« 2015 fut une année dense », a résumé Cédric Burg, le directeur de la Scael, lors de l'assemblée générale du groupe coopératif, le 8 décembre à Chartres. En plus d'une année atypique en qualité de céréales, la Scael a dû faire face à la résurgence du vieux dossier Blétanol. En 2009, la Scael juge que le modèle économique pour transformer du blé en éthanol n'est pas rentable, et se retire de l'union des coopératives. Sept ans plus tard, la cour d'appel de Reims a estimé que la Scael devait livrer 220 000 tonnes de blé à l'union.« C'est un dossier frustrant, qui a mobilisé beaucoup d'énergie de la part de nos équipes. Au final, le jugement ne répond pas à la question posée : Que va devenir la filière à l'horizon 2017 ? », souligne Cédric Burg. La Scael et Acolyance (autre coopérative sortie de l'union) ont déposé un recours en cassation. Ce dossier a des répercussions sur les résultats financiers de la Scael, mais n'entrave pas sa puissance financière.Le poids de l'exportationLe chiffre d'affaires de la coopérative est stable à 150 millions d'euros, celui du groupe est en baisse à 790 millions d'euros. « C'est surtout la baisse des cours des céréales qui nous a entravés à l'export. Nous dégageons un EBE de 12,2 millions d'euros, un record. Notre trésorerie nette continue à s'améliorer », ajoute le directeur. L'export, il en a été naturellement question. Le groupe fait partie des quatre grands exportateurs de blé français et va construire des filières avec des partenaires internationaux.Pour que les adhérents comprennent mieux les marchés mondiaux, la Scael avait invité trois traders internationaux : un Allemand, un Russe et un Australien. Un éclairage intéressant qui a mis en lumière l'importance du marché à terme français dans le monde. « On ne regarde pas Chicago, mais le Matif pour le commerce en mer Noire », a commenté Swithun Still, le directeur de Solaris qui commercialise des céréales russes.Un parc de silos trop importantLa mise en marché des céréales, pour la première année avec l'union Terris, a joué un rôle important dans les bons résultats. La coopérative a collecté 800 000 tonnes, le groupe Scael, avec ses filiales Lecureur et Silos de Bonnières a réussi à commercialiser 2,8 millions de tonnes, un « exploit » contenu de la qualité des blés en 2014-2015. « La mutualisation avec les autres coopératives permet de bien commercialiser nos produits. Mais nous avons encore des marges de progrès pour réduire nos coûts d'intermédiation et de logistique. Notre parc de silos est trop important. Nous pouvons gagner 2 €/t », estime Philippe Voyet, le président de la Scael. En 2014-2015, le groupe a investi plus de 11 millions d'euros pour améliorer ses installations (silos, station de semences, etc.), dont 8 millions pour le pôle grandes cultures.Autre piste pour conforter le revenu des adhérents, la coopérative travaille à la mise en place de nouvelles options de mise en marché. Début 2016, un nouveau site internet devrait voir le jour pour accompagner ces évolutions, et la branche « service » sera intégrée à la commercialisation.Carneau chez Semences de FranceCôté semences, Carneau, la filiale de semences fourragères et de gazon de la Scael, quitte le groupe pour rejoindre Semences de France. Il ne s'agit pas d'une fusion, comme annoncé cet été, mais bien d'une cession. Alain Auréjac, directeur du pôle semences, explique cette décision. « Nous sommes une coopérative 100 % céréalière, l'activité fourragère et gazon ne sont pas prioritaires pour nous. Nous préférons continuer d'investir dans Lecureur semences, comme nous le faisons depuis trois ans. » En parallèle, la Scael progresse au capital de Semences de France et entre au conseil d'administration.Transal, un laboratoire de plusAutre changement au sein du groupe, l'acquisition du laboratoire Transal, en janvier 2015, à 50 % avec le groupe Finalab. Le groupe Scael renforce ainsi ses activités d'analyses microbiologiques qu'elle développe avec son laboratoire Microsept, et ajoute une nouvelle corde à son arc, avec des analyses nutritionnelles. Une aubaine à l'heure où l'étiquetage alimentaire va devenir obligatoire.
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Centre Le groupe Scael veut économiser des coûts d'intermédiation

Le groupe eurélien Scael qui tenait son assemblée générale, le 8 décembre à Chartres, continue de progresser. Il augmente sa collecte de céréales et réfléchit à un plan stratégique pour diminuer les coûts d'intermédiation.
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