Une déprime généralisée des prix du lait et notamment des débouchés des excédents de lait écrémé d'une part, et un incident technique sur l'une des deux nouvelles tours de séchage d'autre part, ont malmené les activités de la coopérative d'Isigny Sainte-Mère durant le dernier exercice.
Lors de son assemblée générale, vendredi 15 avril, l'entreprise a ainsi annoncé un chiffre d'affaires en baisse de 5,6 % durant l'année civile écoulée. La laiterie est cependant parvenue à dégager 5,745 millions d'euros d'excédent net, en valorisant la plus grosse collecte de son histoire avec 211,6 millions de litres auprès de 473 exploitations. Dans ce contexte, elle décide de maintenir le cap de la croissance.
Maintien des engagements pris en volume« Nous avons fait le choix de maintenir la référence laitière à 120 % de l'année de référence de FranceAgriMer 2014-2015 avec une hausse de 20 % des volumes en prix A. Le conseil d'administration a en effet réalisé un choix de sagesse, malgré la crise, de maintenir les engagements qui sont pris en volume », retrace Daniel Delahaye, directeur de la coopérative. L'entreprise est d'ailleurs bien partie pour tenir le cap de ses objectifs. Elle a réalisé 111 % de sa référence en 2015 et une croissance de la collecte de 3 % a encore été constatée au cours du premier trimestre 2016.Montée en charge de l'outilAvec les deux nouvelles tours de séchage mises en route en 2015 et représentant un investissement de 65 millions d'euros, le président de la coopérative Arnaud Fossey, explique « que nous avons un gros avion à mettre en route. Il nous faut du temps pour en récolter les fruits, mais en cette période de crise, notre salut ne viendra que de là ».Pour se mettre en ordre de marche et accueillir la montée en puissance des nouvelles unités de séchage, Isigny Sainte-Mère a réorganisé ses équipes commerciales, de qualité et de production, en procédant également à des recrutements. Un incident apparu en avril 2015 sur l'une des toutes nouvelles tours de séchage n'a été résolu qu'en juillet et a occasionné un retard important dans la montée en charge de l'outil. En 2016, la coopérative devrait produire entre 30 000 et 35 000 tonnes de poudre de lait infantile, pour un objectif de 50 000 à 55 000 tonnes d'ici à 2018.
Alexis Dufumier
