Le groupe sucrier Tereos a profité des assemblées générales de ses différentes coopératives qui se sont déroulées entre le 25 janvier et le 10 février, pour annoncer la forme que vont prendre les contrats qu'il va proposer à ses adhérents après la fin des quotas. « Tereos a défini une contractualisation claire et équitable pour donner de la visibilité à ses associés coopérateurs après 2017 », a expliqué Thierry Lecomte, président du groupe aux agriculteurs.Un prix minimum qui ne pourra évoluer qu'à la hausseIl s'engage à garantir à tous ses coopérateurs, un prix minimum de 25 euros par tonne pour les campagnes 2017 et 2018, avec un objectif de 18 millions de tonnes de betteraves, sur une durée de campagne de 130 jours. « Ce prix est un prix minimum et non un prix pivot, il ne pourra évoluer qu'à la hausse et non à la baisse. »Ce prix inclut la valorisation des pulpes mais pourra être complété d'un complément de prix ainsi que des dividendes et intérêts aux parts sociales. Tereos annonce également des indemnités pour compenser les pertes de rendement liées à l'allongement des campagnes, de 3 euros par tonne, pour les betteraves enlevées le 20 janvier.Construction de cuves de stockageLe groupe sucrier prévoit d'accroître sa production de sucre en France à 18 millions tonnes contre 15 millions de tonnes actuellement, pour saturer ses sucreries et réduire leurs coûts de fonctionnement. En plus du plan de réduction de la consommation d'énergie déjà engagé, il annonce la construction de cuves à sirop dans ses trois usines de Chevrières (Oise), Escaudoeuvres (Nord) et Connantre (Marne) afin d'augmenter la flexibilité entre la fabrication de sucre et d'éthanol en cours de campagne, en fonction des marchés, et optimiser ainsi la valorisation de ses productions. Avec la fin des quotas, l'Europe va redevenir exportatrice de sucre. Pour commercialiser ses sucres, les dirigeants de Tereos précisent également que le groupe s'est doté d'un réseau de distribution performant à la fois en Europe et hors d'Europe.Les coopératives prennent positionRappelons que la CGB, Confédération générale des producteurs de betteraves, avait insisté en décembre dernier, au cours de son assemblée générale, pour que la négociation de l'après-quotas se déroule à l'échelle nationale, que le prix de la betterave soit corrélé au prix du sucre et que la valorisation des pulpes reste indépendante de celle du sucre.Tereos, groupe coopératif, a préféré prendre les devants tout comme Cristal Union. L'autre groupe coopératif français a également annoncé le 10 février dernier, qu'il envisageait de proposer un prix pivot pour la betterave, de 27 euros par tonne. A noter que le prix moyen payé en France pour les betteraves s'était élevé selon la CGB, en 2012-2013, à 41,50 euros par tonne, en 2013-2014, à 32,60 euros par tonne, compléments de prix et intérêts aux parts sociales inclus, et en 2014-2015, à 25,60 euros par tonne, hors intérêts aux parts sociales.
Blandine Cailliez