En 2014, la groupe coopératif Terrena avait lancé un nouveau plan d'action, Booster, ayant pour horizon, 2018. Lors de sa conférence de presse annuelle, le 7 avril dernier, son directeur général, Maxime Vandoni a tenu à souligner que « le plan Booster a permis de progresser sur plusieurs points et les objectifs fixés ont été atteints dans un temps plus court ».Concrètement, si la volatilité des cours a induit un recul de l'activité à périmètre constant, la croissance externe réalisée a généré une hausse du chiffre d'affaires de 7,2 % au final, qui porte celui-ci à 5,044 milliards d'euros en 2015. Le résultat d'exploitation ressort à 26,8 millions d'euros, soit équivalent à l'objectif fixé, contre 35,53 millions d'euros en 2014 où la conjoncture était plus favorable.
En revanche, le résultat net du groupe s'affiche à 31,3 millions d'euros, en nette progression en regard de l'année précédente grevée par des charges exceptionnelles. La capacité d'autofinancement s'aligne à 101,3 millions d'euros, au-dessus de l'objectif des 100 millions d'euros fixés par le groupe.Un accompagnement autre que financierLe groupe ligérien tient à faire bénéficier ses agriculteurs adhérents de ces bons résultats avec la distribution de 10,2 millions d'euros d'aides et de retours dont 3,8 millions d'euros sous forme de remises et de retours d'activité en apports et en approvisionnement et 2,6 millions d'euros de ristournes et d'intérêts aux parts sociales votés lors de l'Assemblée générale 2015. Ce dernier montant va progresser de 48 % en 2016 avec un projet de distribuer 4,3 millions d'euros de ristournes et d'intérêts aux parts sociales qui sera soumis à l'Assemblée générale du 26 mai prochain.Globalement, ce sont 128,6 millions d'euros de soutien financier que Terrena a mis en place pour ses adhérents en 2015, dont 95 millions d'euros d'avances de trésorerie et 21,5 millions d'euros de caution pour accompagner les divers projets des coopérateurs. « Toutefois, il n'y a pas que l'aspect économique. Nous observons beaucoup de désespoir, de démotivation, de manque de perspective même chez les agriculteurs en bonne santé financière », précise Hubert Garaud, président du groupe coopératif d'Ancenis (Loire-Atlantique). Et Maxime Vandoni de compléter, « nous allons voir comment détecter les cas difficiles sur les aspects autres qu'économiques ».20 000 euros de plus-value en porcs NASon implication dans les filières, renforcée en volaille avec l‘entrée au capital de Doux, et une stratégie s'articulant désormais autour du concept La Nouvelle Agriculture sont censées générer des retombées économiques et redonner confiance dans l'avenir agricole. En 2015, les producteurs engagés dans La Nouvelle Agriculture ont pu récupérer des bonus à hauteur de 20 000 euros en élevage de porc naisseur-engraisseur, de 6 100 euros en lapin et 3 000 euros en volaille. Une centaine de solutions NA sont proposées notamment grâce aux efforts de R & D avec 20 millions d'euros investis depuis 2008. A ce jour, 3 000 coopérateurs ont adopté au quotidien vingt-trois de ces solutions.Renforcer les filières comme en volailleLa feuille de route 2016-2017 devrait accentuer cette dynamique. Les filières NA vont s'étoffer dans les étals des surfaces alimentaires. Après le lapin en 2012, le porc et la farine boulangère en 2014, le poulet en 2015, une offre en bovin viande va voir le jour en 2016. Les légumes sont prévus en 2017 et le vin, en 2018. Terrena projette à l'horizon 2025, un chiffre d'affaires issu pour 50 % de La Nouvelle Agriculture. A ce jour, en porc, 46 % de la production est sous cette marque et en lapin, 30 %. Il est question aussi de mettre en place des indicateurs de suivi des exploitations agricoles engagées dans la NA. Des tests sont en cours.La feuille de route table aussi sur la constitution d'un pôle volaille renforcé autour de Doux et Gastronome, la réussite de l'accueil et l'intégration des partenaires amont, tels que la Cam et le négoce AMC, le développement du pôle végétal avec les protéines végétales (société Inveja) et le renforcement continu de la compétitivité et de la structure financière.
Hélène Laurandel