Aquitaine  Euralis a tenu son AG sur fond de grippe aviaire

En clôture de l'AG, s'est tenu un débat sur le thème « Coopérative oui, mais au service de qui ? », avec Maryline Filippi, économiste spécialiste des coopératives agricoles françaises, Christian Pèes, président d'Euralis, et Pascal Perri, dirigeant du cabinet de conjoncture PNC. © EURALIS En clôture de l'AG, s'est tenu un débat sur le thème « Coopérative oui, mais au service de qui ? », avec Maryline Filippi, économiste spécialiste des coopératives agricoles françaises, Christian Pèes, président
En clôture de l'AG, s'est tenu un débat sur le thème « Coopérative oui, mais au service de qui ? », avec Maryline Filippi, économiste spécialiste des coopératives agricoles françaises, Christian Pèes, président d'Euralis, et Pascal Perri, dirigeant du cabinet de conjoncture PNC. © EURALIS En clôture de l'AG, s'est tenu un débat sur le thème « Coopérative oui, mais au service de qui ? », avec Maryline Filippi, économiste spécialiste des coopératives agricoles françaises, Christian Pèes, président

Le 12 février, Euralis tenait son assemblée générale, au Palais Beaumont de Pau (Pyrénées-Atlantiques), une occasion de refaire un point sur les bons résultats annoncés à la presse en décembre 2015, mais aussi sur les mesures proposées pour lutter contre la grippe aviaire.

« Concernant l'influenza aviaire, les arrêtés ne sont pas encore très précis, nous sommes en train de mesurer ce que leur application va entraîner, explique Christian Pèes, président du groupe Euralis. Ce qui est certain, c'est que les mesures drastiques qui seront mises en place changeront les méthodes de production et généreront d'importants investissements. Les éleveurs-gaveurs, par exemple, qui conduisent, par définition, plusieurs­ bandes de différentes générations en même temps sur leur exploitation, pour que leur atelier de gava­ge soit plein en permanence, vont devoir investir dans la mise en place de sites séparés, avec sas dans les bâtiments et stations de lavage, prévoir de nettoyer leur tracteur pour passer de l'un à l'autre… Sans compter qu'ils viennent d'investir de grosses sommes dans l'installation de cages collectives, désormais obligatoires. Nous estimons que la production de canards IGP Sud-Ouest devrait globalement diminuer de 10 à 30 % à la suite de cette nouvelle crise. »Des négociations pour compenserPour pallier le manque à gagner des trois cent vingt producteurs coopérateurs concernés, les filiales d'Euralis négocient avec la grande distribution des augmentations de prix des produits du canard gras. « Nous avons rencontré le ministre de l'Agriculture, le 9 février, qui a confirmé que 130 millions d'euros seraient dédiés à l'aide de l'amont de la filière, à raison de 25 millions d'euros pour les accouveurs et 105 millions d'euros pour les éleveurs et gaveurs, ce qui devrait couvrir les dégâts, s'ils arrivent rapidement », précise Christian Pèes.Quant aux salariés de l'abattoir et des sites de transformation, dont l'activité s'arrêtera pendant trois ou quatre mois, ils bénéficieront des dispositifs sociaux classiques, tels que le travail partiel et des plans de formation. D'autres impacts sont cependant également à prévoir pour le groupe, comme la baisse de la consommation locale de céréales pour la production d'aliments ou encore la baisse des ventes de poussins et d'aliments dans les magasins Point Vert.Des résultats solidesCes perspectives un peu difficiles ne doivent pas cependant occulter les bons résultats du groupe en 2014-2015, dont le chiffre d'affaires brut est en hausse de 2,7 % à 1,5 milliard d'euros et l'Ebitda en progression de 31 %, à 52,5 millions d'euros. Le résultat net, qui était de - 2 millions d'euros l'année précédente, est cette fois de + 2 millions d'euros.Durant cet exercice, la production de canards gras IGP Sud-Ouest a été de 4,4 millions, en progression de 1,5 %, tandis que celle du grand Ouest (Pays de Loire, Bretagne) a été de 4,2 millions. Quant à la production de volailles label rouge, en progression de 6,3 %, elle a totalisé 6,28 millions de têtes. Trente-sept nouveaux ateliers d'élevage ont été construits en 2014, pour répondre à la demande de ce marché porteur.Poids de la coopérationDans le cadre du débat qui a conclu l'assemblée générale, Pascal Perri, dirigeant du cabinet de conjoncture PNC, a souligné que « les coopératives apparaissent comme des paquebots qui tiennent plutôt bien la barre et ont la capacité de faire vivre des territoires très diversifiés, là ou d'autres ne s'intéressent qu'aux secteurs les plus juteux. Elles peuvent aussi développer des stratégies de marques pour répondre à la pression de la grande distribution. Une chose est certaine, le fermier isolé n'existe plus ».

Florence Jacquemoud

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