Grande distribution  Coop de France maintient le cap de la coconstruction

Conférence Coop de France au Sia : de gauche à droite, Rachel Blumel, directrice du pôle agroalimentaire, Michel Prugue, président CDF, Dominique Chargé, président de la section agroalimentaire, Pascal Viné, directeur CDF.  © H. LAURANDEL Conférence Coop de France au Sia : de gauche à droite, Rachel Blumel, directrice du pôle agroalimentaire, Michel Prugue, président CDF, Dominique Chargé, président de la section agroalimentaire, Pascal Viné, directeur CDF.  © H. LAURANDEL
Conférence Coop de France au Sia : de gauche à droite, Rachel Blumel, directrice du pôle agroalimentaire, Michel Prugue, président CDF, Dominique Chargé, président de la section agroalimentaire, Pascal Viné, directeur CDF. © H. LAURANDEL Conférence Coop de France au Sia : de gauche à droite, Rachel Blumel, directrice du pôle agroalimentaire, Michel Prugue, président CDF, Dominique Chargé, président de la section agroalimentaire, Pascal Viné, directeur CDF. © H. LAURANDEL

Devant la presse au Sia, Coop de France Agroalimentaire ne baisse pas les bras, malgré des négociations commerciales difficiles, et compte mieux impliquer les entreprises avec la création d'une section.

Une partie est perdue mais le combat peut encore être gagné. C'est l'image qu'inspirent les dernières et difficiles négociations commerciales, bouclées le 29 février, et qui « viennent de se terminer sans amélioration par rapport à 2015 », commente Rachel Blumel, directrice de Coop de France Agroalimentaire, lors d'une conférence au presse au Salon de l'agriculture.

Ruptures partielles des négociations de la part des acheteurs-négociateurs pour faire pression, renégociation à la baisse pour les produits sous MDD, demandes d'optimisation logistique avec des pénalités forfaitaires... La panoplie déployée pour récupérer de la marge n'a pas perdu de sa voilure du côté de la grande distribution... Et ce, malgré les intentions affichées du côté de la FCD et de certaines enseignes d'aller vers des relations plus constructives avec le monde agricole...Un état d'esprit à faire évoluerIl y a là un fossé d'incohérence à combler. Et Michel Prugue, président de Coop de France, l'exprime bien : « Il faut le temps que cela percole et que l'information aille jusqu'au négociateur dans le boxe pour qu'il comprenne que le prix n'est pas la seule composante. » Un propos renforcé par Dominique Chargé, président de la nouvelle section agroalimentaire de Coop de France : « Au-delà de la sur-réglementation qui ne résout pas tout, c'est un état d'esprit à faire évoluer en s'appuyant sur la création de valeurs durables. C'est en cela que nous menons toute notre action actuelle. »Message au Premier ministre

Une action qui consiste en effet à faire valoir l'offre coopérative comme une offre différenciante de par les valeurs qu'elles véhiculent notamment l'ancrage au territoire. Et dans un contexte où la baisse des cours (5 à 6 milliards d'euros seraient perdus pour la ferme France par le jeu des marchés) se répercute sur les prix à la consommation, « il s'agit de permettre au consommateur d'avoir le choix », précise Michel Prugue. Sous-entendu, que le consommateur puisse choisir de payer un peu plus cher un produit qui apporte certaines garanties et porte « des valeurs d'éthique ». « L'alimentation ne peut pas être une variable d'ajustement du pouvoir d'achat. Les pouvoirs publics doivent le comprendre. »

D'ailleurs, lors d'un bref échange avec Manuel Valls lors de sa visite au Sia lundi, le président de Coop de France lui a rappelé l'atout territorial des coopératives et leur capacité à aller chercher de la valeur ajoutée pour les agriculteurs, à travers tout type de marché dont les circuits courts.Une nouvelle action avec CarrefourLa mise en application de l'accord signé avec la FCD (Fédération du commerce et de la distribution), à l'automne dernier, pour les négociations commerciales de 2017 laisse espérer des améliorations à venir. « Nous ne pouvons pas accepter qu'une entreprise qui gagne sur ses propres marques soit obligée de perdre sur les MDD », renchérit Rachel Blumel. D'ici à quelques semaines, des recommandations de bonnes pratiques pourront être diffusées. Des outils de mutualisation autour de la RSE sont également en cours.

Tout un cadre de travail à décliner auprès des enseignes et également la restauration hors domicile. « Nous voulons aussi motiver à la mise en place de catalogues sans promotion, sans jaune criard », rajoute Rachel Blumel, à l'instar de l'opération en cours avec Carrefour autour, dans un premier temps, d'un dépliant sur les vins coopératifs, sans recours à des offres promotionnelles, et diffusé à 17 millions d'exemplaires.Des directeurs de filiales au conseil d'administrationCoop de France compte alors sur la mobilisation des entreprises coopératives. « Elles ont un engagement très fort à prendre pour participer à construire une offre différenciée notamment à travers des animations en magasin », conclut Dominique Chargé. Et également par l'implication dans l'oeuvre de leur fédération par la nouvelle section qui vient d'être mise en place.

En effet, cette section amène les coops à être plus partie prenante par une présence effective au sein du conseil d'administration qui accompagne sa création. Présidents de coopératives et directeurs opérationnels de coops ou de filiales agroalimentaires vont former à parité ce conseil d'administration de 32 membres dont certains pourront siéger à celui de Coop de France. Il est aussi prêté attention à un équilibre entre les six filières agroalimentaires, entre les petites et grandes entreprises. Les filiales pourront donc adhérer directement à cette section.

« Cette nouvelle organisation va renforcer le travail fait avec la grande distribution. C'est un élargissement des compétences sur lequel je vais pouvoir compter », précise Rachel Blumel qui, dans sa mission, s'appuyait déjà sur sept comités fonctionnant avec des opérationnels d'entreprises et des salariés de Coop de France : relations commerciales, RSE, énergie, qualité, nutrition et information consommateur, environnement, filières bio, supply chain et transport.

Hélène Laurandel

Sur le même sujet

Ce contenu est réservé aux abonnés d'agrodistribution
Je suis abonné
Je me connecte
Je ne suis pas abonné
Je découvre