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La distribution s’engage…

Eric Leseur (de dos), agent relation culture et référent technique ACS chez Soufflet agriculture, et Matthieu Archambeaud, président et fondateur d'Icosystème.

Les initiatives fleurissent dans les coopératives et les négoces pour accompagner les évolutions de pratiques, avec des groupes de progrès, des formations ou encore des diagnostics sur les fermes.

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Interrogés sur le meilleur partenaire pour les accompagner techniquement sur la mise en œuvre de pratiques agroécologiques, les répondants à notre sondage ont plébiscité les chambres d’agriculture, largement en tête avec 38 %. Ils sont même 44 % à les désigner chez les agriculteurs travaillant principalement avec une coopérative. La distribution agricole arrive en deuxième position, avec 22 % (31 % chez les répondants en grandes cultures). Toutefois, 63 % de l’ensemble des agriculteurs interrogés estiment que leur coopérative ou négoce principal est compétent pour les accompagner techniquement sur la mise en œuvre des pratiques agroécologiques, dont 15 % les jugeant même « très compétents ».

Si la distribution agricole n’est pas identifiée comme le premier acteur de référence, bon nombre d’entreprises travaillent cependant le sujet. En pratique, leur accompagnement est divers : animation de groupes de progrès, diagnostics personnalisés sur l’exploitation, formations… Avec l’idée de répondre à tous les besoins. « Il faut continuer à nourrir les pionniers qui réussissent techniquement, économiquement, et qui sont des exemples, tout en pensant aux 80 ou 90 % d’agriculteurs restants, analyse Matthieu Archambeaud (Icosystème). Ces derniers ont besoin d’être beaucoup plus guidés, avec une marche à suivre claire du type « il y a un diagnostic à faire, puis telle et telle étape selon les résultats ». »

AgroCursus chez Soufflet

Icosystème a notamment développé avec Soufflet agriculture des parcours de formation longue durée pour les agriculteurs, appelés les AgroCursus. « Il y a un réel accompagnement, les agriculteurs font eux-mêmes un diagnostic de départ de leur système de culture et ils déterminent chacun un plan d’action adapté à leur propre situation », explique Matthieu Archambeaud. Soufflet est partenaire du mouvement PADV (Pour une agriculture du vivant) avec des contrats spécifiques, notamment en filière blé, en utilisant l’IR, l’indice de régénération de PADV. « On travaille également sur les lentilles et nous sommes sur un projet conséquent en oléagineux, précise Eric Leseur (Soufflet agriculture). Il y a une vraie valorisation à la clé derrière : sur le blé, par exemple, c’est 15 €/t. » En pratique, un diagnostic complet d’exploitation est réalisé au préalable, pour évaluer les pratiques en place, la marge de progrès et l’intérêt de se lancer.

« L’accompagnement est essentiel, impossible de passer en ACS sans. Certains ont tenté d’y aller seuls dans notre région, et ils se sont plantés », relate l’ARC. Avec un effet contre-productif car ces exemples d’échec font figure de repoussoir pour les autres agriculteurs. Pour les accompagner, encore faut-il avoir les équipes terrain adéquates. « Personnellement, je suis passionné par l’ACS depuis longtemps, c’est facile, reconnaît Eric Leseur. Mais c’est vrai que certains collègues sont moins à l’aise. Face à un agriculteur qu’il faut convaincre, c’est difficile. » La solution réside pour l’expert ACS dans la formation des TC.

Les gammes évoluent

Côté offre, elle évolue : de nouvelles espèces pour les couverts ont été ajoutées à la gamme et l’accent est mis sur les outils d’aide à la décision. « Le business et l’accompagnement se font différemment », explique Eric Leseur, soulignant que « le développement de l’agroécologie passera aussi par la volonté des structures terrain à vouloir y aller ». La coopérative NatUp est également partenaire de PADV, avec une filière montée avec des producteurs utilisant l’indice de régénération. Dans le cadre des groupes ExploR, « trois GIEE sont en constitution, dont un acté sur la partie Artois », relate François-Xavier Renault. Pour lui, les diagnostics sont un outil précieux. « C’est inutile de faire un diagnostic pour en faire un. Par contre, si on l’en fait un et que l’on dit à l’agriculteur : « tu peux aller chercher quelques points car ton couvert doit faire 3 t de biomasse plutôt que 2,5 t », on a un levier pour avancer. Notre métier, c’est de faire progresser les producteurs. » Comme d’autres autour de la table, il pointe l’importance de l’aval. « L’accompagnement agroécologique auprès des agriculteurs, il est à l’échelle de la coopérative aujourd’hui, pour aller chercher des filières de valorisation », analyse le référent technique, pour qui la progression sur des pratiques avec rémunération à la clé est un bon levier.

Un sujet que travaille le groupe coopératif Maïsadour avec ses clients, tout comme la coopérative Valfrance avec McDonald’s. Celle-ci, qui a organisé des formations pour ses équipes terrain, a aussi embauché un expert comme l’explique Claire Zwilling Crécy : « Nous avons intégré la compétence d’accompagnement sur l’agriculture régénérative. »

Retrouvez le témoignage de Christophe Bessard, responsable service agronomie du groupe Bernard, dans notre Grand Format.

Retrouvez le témoignage de Thomas Perrier, coordinateur filières et transition agroécologique chez Océalia, dans notre Grand Format.

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Agroécologie : tout le monde à bord !

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