Fondatrice en 2016 et dirigeante d’Agrolia conseil, à Pujo (Hautes-Pyrénées), Valérie Couderc n’en revient pas de ce qu’elle constate chaque jour. « Les agriculteurs que nous avons au téléphone ou en visioconférence pour réaliser leur déclaration Pac n’ont jamais été aussi intéressés par la procédure, raconte-t-elle. Ils regardent le moindre îlot, la moindre haie… et redécouvrent leur exploitation à travers leur dossier. Ils sont dans le détail, alors qu’habituellement, lorsqu’on les réunit pour faire la démarche, ils signent et repartent sans plus de motivation. »
Un vrai travail d’équipe
Pourtant, lorsqu’il a été question de confinement et de télétravail, Covid-19 oblige, Valérie Couderc a pensé que la tâche allait être difficile. « Mais avec le service marketing d’Euralis qui a planché sur la communication aux adhérents, la création d’une foire aux questions et une messagerie instantanée pour les urgences, et le service juridique qui a validé la procédure dématérialisée de la déclaration, nous avons bâti un outil qui fonctionne, reconnaît-elle. Tout repose sur un logiciel développé par Euralis, qui permet d’enregistrer tous les travaux des agriculteurs durant l’année. Il a été adapté, avec un partage des cartes, pour que ceux-ci puissent suivre les démarches Pac de chez eux sur leur ordinateur. Ceux qui ne sont pas équipés reçoivent les documents par la poste. »
Près de 1 000 dossiers Pac
Euralis envoie ainsi un mail à chaque adhérent pour lui rappeler la date limite pour sa déclaration, selon son activité. Ce dernier a juste à cliquer pour fixer un rendez-vous. C’est ensuite Agrolia qui prend le relai. « Comme nous avions suivi 700 dossiers pour Euralis en 2019, nous avons commencé par ceux que nous connaissions déjà, détaille la jeune femme. Nous en avons profité pour traiter aussi les plans prévisionnels de fumure qui ne l’avaient pas encore été. Les exploitants reçoivent ensuite leur dossier par mail en deux jours, puis en version papier par courrier. »
Les déclarations se feront en télétravail au moins jusqu’au 31 mai, pour garantir la sécurité des quatre employées de l’agence. Des rendez-vous physiques pourront ensuite avoir lieu pour les dossiers les plus complexes. « Les adhérents d’Euralis apprécient le service proposé, ils ont l’esprit libre, ajoute Valérie Couderc. Cette année, ils devraient être un millier à faire appel à ce service. »
Le télétravail, une révélation pour certains
Et la cheffe d’entreprise de conclure : « Pour certains, cette façon de travailler sera un effet de mode, pour d’autres une véritable révélation, notamment pour les doubles actifs et les personnes qui ont des missions administratives ou associatives. Tous sauront à l’avenir que, même si rien ne remplace une rencontre, ils ont un plan B s’ils manquent de temps. Nous ferons le bilan en juin avec Euralis. Je pense que l’engouement de cette campagne ne s’éteindra pas de sitôt ! »
