Inquiets, les dirigeants du Comptoir agricole à leur assemblée générale en date du 16 décembre ? Pas pour 2021-2022, un exercice pendant lequel le groupe a bénéficié de la hausse des cours pour réaliser un chiffre d’affaires de 460 M€, avec une collecte de 895 937 t et un résultat net de 5,2 M€, intégralement affecté à un fonds de réserves déjà doté de 161 M€.
Des craintes provenant du réglementaire
Non, Marc Moser, reconduit président du groupe, craint que les règlementations et normes en préparation ne coupent progressivement les moyens de produire aux 5 993 adhérents de la coopérative. Les décisions déjà prises en matière de technologies autorisées pour la sélection variétale, les contraintes supplémentaires nées d’un renforcement des normes, les restrictions d’accès à l’eau et à l’usage des produits phytosanitaires, les objectifs de la Pac sont à ses yeux autant d’obstacles mis dans les roues des agriculteurs qui veulent assumer leur rôle de producteurs d’alimentation. « Ne nous privez pas des moyens de produire ! », scande le président.
Pour enfoncer le clou, l’assemblée accueillait Gil Rivière-Wekstein, fondateur de la lettre d’information Agriculture et environnement, qui s'est efforcé de dresser la liste de tous les dangers réglementaires qui menacent l’acte de production.
« Rester un atout pour la résilience de l’agriculture alsacienne »
« Une chose est déclarée dangereuse dès que 50 % des personnes pensent qu’elle est dangereuse », rappelle ironiquement Marc Moser, convaincu qu’il est du devoir de son groupe de « défendre une agriculture moderne qui garantit la souveraineté alimentaire. Mais pour produire plus avec moins, il lui faudra continuer à avoir accès à l’innovation. Le Comptoir agricole n’est pas opposé aux mutations. Il est prêt à accompagner ses filières végétales et animales, à diminuer l’empreinte carbone de tous ses métiers. Il veut rester un atout pour la résilience de l’agriculture alsacienne. »