16 conseils stratégiques pour faire venir de nouveaux coopérateurs

Laurent Stéfanini, directeur du pôle élevage d'Océalia, et Martine Cazin, de l'UNSCV, ont présenté leur étude réalisée dans le cadre de la formation Aristée, lors du congrès 2023 du Dirca du 28 au 30 avril à Rodez (Aveyron).
Laurent Stéfanini, directeur du pôle élevage d'Océalia, et Martine Cazin, de l'UNSCV, ont présenté leur étude réalisée dans le cadre de la formation Aristée, lors du congrès 2023 du Dirca du 28 au 30 avril à Rodez (Aveyron). ©H. Laurandel

Comment assurer le renouvellement des producteurs-coopérateurs ? Dans un livre blanc en cours de diffusion, trois membres d’une promotion Aristée tentent d’y répondre au travers de seize recommandations.

« Les coopératives font face à une baisse du nombre d’adhérents et à un désengagement de la part des coopérateurs », ont souligné Laurent Stéfanini, directeur du pôle élevage de la coopérative Océalia, et Martine Cazin, directrice des opérations à l’UNSCV, lors de l’AG du Dirca, le 29 avril en Aveyron.

Diplômés de la promotion 9 de la formation Aristée (LCA Solutions +) destinée aux cadres dirigeants des coopératives, ils ont, avec une troisième stagiaire, Anne-Sophie Leclercq, orienté leur projet stratégique pour l’obtention du titre de directeur (trice) exécutif (ve) sur les « changements à opérer par les coopératives pour répondre aux attentes de nouveaux coopérateurs ».

Agir vite et fort

Leur étude, riche d’une centaine de pages, a abouti à un livre blanc, en cours de diffusion sur leurs pages LinkedIn et celle de la coopérative Océalia. Ce document de huit pages déroule les seize recommandations découlant de leur travail d'enquête et d'analyse et déclinées autour de quatre axes :

  • faire place aux néoagriculteurs (porteurs de projets non issus du monde agricole) en reconnaissant leur rôle sur les territoires et dans le cadre d’un processus d’installation progressif ;
  • renforcer le lien entre agriculture et société pour doper les créations et les installations ;
  • faire reconnaître la coopération agricole comme un acteur majeur dans le renouvellement des générations en agriculture ;
  • redéfinir le lien entre les nouveaux, les jeunes agriculteurs et les coopératives.

« Dans un contexte agricole en pleine évolution, il faut que les coopératives revoient leur façon de s’impliquer dans la transmission et l’accompagnement des cédants et aussi de communiquer afin de pouvoir capter les porteurs de projets de moins en moins issus du monde agricole. Il va falloir agir vite et fort », soulignent Laurent Stéfanini et Martine Cazin.

Savoir accueillir les néoagriculteurs

Ainsi, les coopératives sont invitées à s’investir dans les initiatives territoriales afin de se faire reconnaître comme des acteurs clés. Et à s’ouvrir aux néoagriculteurs, c’est-à-dire aux Nima (non issus du monde agricole) qui sont porteurs de projets agricoles. « Les coops pourraient proposer une offre à la carte afin de s’adapter à des projets innovants, voire atypiques. »

Le renforcement des liens n’est pas alors seulement recommandé avec les centres de formation et lycées agricoles, mais aussi avec des organisations d’un nouveau genre comme le campus Hectar. Tout comme est encouragée l’implication dans des espaces tests agricoles pour accueillir les porteurs de projets, avec conjointement, la mise en place d’un marketing « cédant » pour identifier et promouvoir les exploitations à transmettre.

Un portail en ligne au niveau des fédérations

Les fédérations de coopératives sont particulièrement interpellées dans ce livre blanc afin d’envisager la mise en place d'un portail en ligne avec différents services : un jeu vidéo sur la gouvernance d’une coop, le réseau des espaces tests agricoles pour identifier les exploitants qui pourraient accueillir et former les porteurs de projet et les coopératives impliquées dans ce dispositif, le réseau des exploitations à transmettre ou encore les appels à candidature des porteurs de projet à la recherche d’une formation grandeur nature, d’une exploitation ou d’investisseurs qui souhaitent profiter des avantages fiscaux pour soutenir un néopaysan.

D’autres axes seraient aussi à travailler, relevant plus des pouvoirs publics, comme le souligne Laurent Stéfanini : « Remplacer la DJA par la dotation des jeunes et des nouveaux agriculteurs avec une contrainte d’âge à déplacer à 50 ans, décloisonner les dispositifs fiscaux ou encore regrouper l’ensemble des aides autour d’un guichet unique d’aides à l’installation, pour faire gagner du temps. »

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