« Serez-vous Ceres-inside » ? C'est la question que pose Bernard Ollié, président d'Agoodforgood, agence conseil en développement durable, à l'initiative du cercle de réflexion Ceres pour une fertilisation azotée efficace et responsable. Parmi les solutions concrètes d'ores et déjà proposées, la constitution d'un référentiel de qualité, à utiliser en B-to-B, qui pourrait être le pilier de labels ou de chartes de production déjà existantes. La filière CRC s'en réjouit : « C'est une pierre à apporter à notre édifice », dit-elle. « Ce qui est intelligent, c'est de parler de référentiel et pas d'une énième marque, explique Antoine Poupart, d'InVivo AgroSolutions. C'est bien de redire que la fertilisation, ce n'est pas seulement l'apport d'éléments nutritifs, mais l'entretien d'un capital-sol. »
Le capital-sol, c'est bien la notion qui pourrait servir de canal de communication pour ce référentiel, comme on parle de capital-santé ou de capital-soleil. Franck Landais, commercial chez le fabricant Agroqualita, s'en félicite : « On a du mal à communiquer les idées novatrices à nos clients distributeurs, en quête d'un référentiel admis de tous. Et je pense que cette notion peut nous aider. » Ce référentiel serait basé sur un système mixte d'exigences de moyens et de résultats, avec l'introduction d'indicateurs, inspirés par exemple des analyses de cycle de vie.
Cercle encore restreint
Pour Jean-Luc Pradal, directeur commercial de GPN, « ce qu'on cherche, c'est une prise de conscience. On ne peut pas mettre sur le même plan des producteurs d'urée du Moyen-Orient, dont le seul objectif est d'éviter que le gaz naturel aille dans l'air, et des acteurs français, comme nous. »
Même si ce nouveau think tank réunit pour le moment un nombre limité d'acteurs autour de l'Unifa, d'instituts et de certaines filières (McDonald's, CRC), il a vocation à se structurer autour d'un collectif représentatif de toutes les parties prenantes concernées de près ou de loin. Chrystel Bogiraud, responsable qualité chez East balt France, le boulanger de McDonald's, regrette juste que « les conseillers agricoles soient un peu oubliés de ce cercle alors qu'ils sont le relais de ce qu'on peut promouvoir et qu'ils ont énormément de choses à dire ».
Renaud Fourreaux