Après une quinzaine d'années de silence et une perte de quelque 1,5 Mt de production en dix ans, les industriels bretons de la nutrition animale veulent reprendre la parole et communiquer vers les décideurs comme vers le grand public pour faire entendre leur voix. « La France et notamment la Bretagne ont du potentiel, un vrai savoir-faire en production animale. Nous sommes groggy lorsque la France ajoute des contraintes comme l'écotaxe. Or, la nutrition animale est un bon indicateur de la santé des productions animales et nous avons encore perdu 0,9 % en 2012 », disait en substance Hervé Vasseur, le président de l'association, Afab, lors de sa dernière assemblée générale (22 mai, Lorient). Il y a urgence, sachant que l'année 2013 a démarré sur la même tendance : la bonne tenue des aliments bovins ne compense pas la chute des aliments porcs, malgré la légère progression des aliments volailles. L'association consacre donc un budget d'environ 90 000 € à une campagne de communication « de rupture ». Dix-huit mois de préparation ont permis de dégager les grandes lignes des messages. Ainsi, l'Afab devient Nutrinoë (de nutrition animale et de Nominoë, roi qui a unifié la Bretagne au IXe siècle) et 10 des 43 usines ouvrent leurs portes au public le 1er juin. Première cible, les salariés qui doivent être fiers de leur métier et les voisins qui entreront ainsi dans ces cathédrales.
Yanne Boloh