Viande Spanghero : le sort des salariés repoussé au 5 juin

Jérôme Lagarde, délégué syndical FO et secrétaire du CE, le 28 mai chez Spanguero, lors des négociations. © R. GARCIA/DEPECHE DU MIDI Jérôme Lagarde, délégué syndical FO et secrétaire du CE, le 28 mai chez Spanguero, lors des négociations. © R. GARCIA/DEPECHE DU MIDI
Jérôme Lagarde, délégué syndical FO et secrétaire du CE, le 28 mai chez Spanguero, lors des négociations. © R. GARCIA/DEPECHE DU MIDI Jérôme Lagarde, délégué syndical FO et secrétaire du CE, le 28 mai chez Spanguero, lors des négociations. © R. GARCIA/DEPECHE DU MIDI

L'administrateur judiciaire en charge de Spanghero a repoussé au 5 juin la date de dépôt de projets de reprise. Il a aussi annoncé la suppression des 240 emplois. En revanche, les demandes d'indemnisation des salariés licenciés n'ont pas été étudiées.

C'est finalement à 2 h du matin, ce mercredi 29 mai, que les négociations entre l'administrateur judiciaire, les dirigeants de Lur Berri et les représentants du personnel de l'entreprise Spanghero ont pris fin.« Un comité d'entreprise avait été fixé à 16 h pour discuter du sort de 240 personnes, raconte Jérôme Lagarde, délégué syndical FO et secrétaire du CE. Il a duré 50 minutes montre en main ! Nous avons trouvé cela scandaleux. C'est insultant pour nous. C'est pourquoi, nous avons « incité » Lur Berri et l'administrateur à négocier plus longtemps. Dans son plan social, Lur Berri propose 78,5 postes dans toute la France. Aucun d'entre nous ne veut partir à 800 km pour travailler. De plus, ces offres d'emploi nous ont été présentées le jour du CE, nous n'avons donc pas pu en discuter avec les autres salariés. Le plan social propose également des contrats de sécurisation professionnelle de Pôle emploi et, en guise d'enveloppe pour suivre des formations, l'équivalent de nos droits individuels de formation (DIF). C'est un plan social vide ! »Deux plans de reprise en cours de montageL'administrateur judiciaire a décidé la suppression des 240 emplois de Spanghero, mais aussi le report au 5 juin à 12 h, de la date limite de remise de projets de reprise du site. Deux plans, reprenant les activités plats cuisinés et négoce de viande, sont en cours de montage, mais manquent de financements. L'un est proposé par les salariés qui garderait cent personnes, dont vingt en longue formation. L'autre est porté par Laurent Spanghero, créateur de l'entreprise, qui y ajouterait une activité en produits bio.« La fusion des deux projets n'est pas impossible, poursuit Jérôme Lagarde, mais à condition que l'on mette en place une direction collégiale. » Rappelons qu'en 2009, Lur Berri a racheté l'entreprise à Laurent Spanghero pour un euro symbolique, dans une situation de quasi-faillite.Un total de 12 M€ de demandes d'indemnisationEnfin, les salariés de Spanghero ont déposé des demandes d'indemnisation en cas de licenciement, sur lesquelles ils n'ont pas encore eu de retour. Celles-ci comprennent le maintien de la mutuelle sur douze mois, le versement de la prime de fin d'année en intégralité et trois mois de salaire par année travaillée.« Cela représente un total de 12 millions d'euros, c'est beaucoup, reconnait Jérôme Lagarde. Mais comparé aux 86 M€ de bénéfice du groupe Lur Berri en 2012 (NDLR : il s'agit de l'excédent brut d'exploitation 2011-2012)... Nous avons demandé une réponse chiffrée pour vendredi. » Le prochain CE de Spanghero aura aussi lieu le 5 juin.

Florence Jacquemoud

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