Suite à la démission de Christophe Viger à la présidence de la FNA le 31 décembre dernier, c'est Frédéric Carré, 52 ans, qui a été porté à la tête de la fédération le 16 janvier. « Le conseil d'administration a élu à l'unanimité un homme de vision et porteur de projets », indique Sébastien Picardat, directeur général de la FNA. Mais aussi représentant un poids lourd du négoce. Histoire de reprendre la main après les discussions qui n'ont pas manqué de revenir sur l'origine de cette situation : la cession par Christophe Viger de son entreprise du Maine-et-Loire, la SCPA, à la Coopérative agricole du Pays de Loire. « La CAPL et la SCPA ont toujours entretenu de bonnes relations », se défend l'intéressé.
La transmission traitée dans les réseaux
Cela n'empêche. Difficile pour le monde du négoce d'avaler la pilule et de voir s'évaporer 50 000 t de collecte, une activité vigne, 45 M€ de chiffre d'affaires et 55 salariés. De quoi opérer des recadrages. « La question de la transmission des entreprises aux générations futures se pose et fera l'objet de travaux au sein de la FNA », ajoute le directeur général. « Bien qu'insufflée au niveau syndical, elle sera plutôt traitée au niveau des réseaux économiques », précise Frédéric Carré. Autre chantier prioritaire pour celui qui reste président de la centrale d'achats D'Clic : la défense du commerce. « Le raccourci "de la fourche à la fourchette" est séduisant en communication, mais masque la valeur ajoutée créée par chaque maillon des filières », regrette-t-il. « La grande priorité de la FNA reste l'identification de nos PME du commerce au sein des filières agricoles et agroalimentaires », tant au niveau régional qu'aux niveaux national et européen avec la création récente de la FC2A, dont il est devenu président. Cette fédération du commerce agricole et agroalimentaire, qui regroupe la FNA et la Fédération française des commerçants en bestiaux (FFCB), a engagé des échanges avec d'autres fédérations (export...) pour renforcer sa représentativité professionnelle et institutionnelle. « Fin 2014, la FC2A pourrait compter 2 à 3 fédérations de plus », espère-t-il.
Au-delà du clivage avec les coops
« Le défi à relever est simple : faire reconnaître l'acte de commerce, qu'il soit exercé par un négociant agricole ou une coopérative, dans les schémas officiels des filières agroalimentaires », ajoute-t-il, plaçant ainsi la FC2A au-delà des oppositions « du passé ». Mais il ne cédera pas sur les exonérations fiscales dont bénéficient les coopératives. « Pour mon entreprise, traduit-il, cela représente l'équivalent d'un silo tous les deux ans en moins par rapport aux coopératives concurrentes. La première des solidarités, c'est de payer ses impôts. »
Renaud Fourreaux
