PROTECTION DES PLANTES Le biocontrôle à pas de géant

Les participants ont échangé sur quatre sujets de préoccupation : les besoins en recherche et développement et en formation, le soutien aux PME de la filière, les solutions de biocontrôle pour l'outre-mer, et enfin les ZNA. L'importance d'évaluer les effets non intentionnels des produits de biocontrôle a notamment été soulignée.M. COISNE
Les participants ont échangé sur quatre sujets de préoccupation : les besoins en recherche et développement et en formation, le soutien aux PME de la filière, les solutions de biocontrôle pour l'outre-mer, et enfin les ZNA. L'importance d'évaluer les effets non intentionnels des produits de biocontrôle a notamment été soulignée.M. COISNE

Le Forum biocontrôle, à l'initiative de Stéphane Le Foll, a fait le point sur les freins et leviers à actionner pour développer la filière.

Chose promise, chose due. Début décembre 2013, Stéphane Le Foll avait annoncé son intention de réunir la filière au printemps, voulant créer « des géants du biocontrôle ». Ainsi, le 22 avril, à la Cité des sciences et de l'industrie, à Paris, s'est tenu le Forum biocontrôle, pour rassembler « l'ensemble des acteurs concernés (recherche, entreprises, utilisateurs, instituts techniques, élus...) », explique le ministère de l'Agriculture.

Petit marché, mais forte croissance

Jean-Pierre Princen, président d'IBMA France, l'Association des fabricants de produits de biocontrôle, a rappelé qu'en 2013, le marché du biocontrôle, en France, est estimé à 100 M€, soit 5 % du marché phytos, avec une forte croissance entre 15 et 20 % par an, tant dans l'Hexagone que dans le monde. Quant à la typologie des entreprises, vingt-huit acteurs industriels, dont cinq grands groupes, sont présents dans le biocontrôle et les biostimulants en France. Elles sont encore petites : 46 % d'entre elles ont un CA inférieur à 2 M€. « Les grands groupes, agrochimiques en particulier, investissent massivement », indique Jean-Pierre Princen, qui est aussi PDG de Goëmar. L'entreprise malouine vient d'ailleurs d'être rachetée par Arysta (lire encadré). Quant à Monsanto, la firme a annoncé fin mars la création de Preceres LLC, « pour développer des produits de pointe dans le domaine du biocontrôle », avec des chercheurs au MIT (Massachusetts Institute of Technology).

En France, IBMA vise 15 % de part de marché sur le segment de la protection des plantes en 2018. Pour cela, elle demande un bonus, « une incitation financière directe positive significative », à taxe constante. Dominique Potier, député et président du comité consultatif de gouvernance du plan Ecophyto, répond : « L'IBMA veut des moyens [...], mais à fiscalité constante. Ça, on ne sait pas faire, on ne va pas se raconter d'histoires. Je milite [...] pour une fiscalité additionnelle qui revienne à 100 % à la parcelle ».

Des dispositions dans la loi d'avenir

Germinal Peiro, rapporteur du projet de loi d'avenir, a souligné les dispositions prises dans la loi en faveur du biocontrôle. L'article 21, par exemple, évoque les délais d'évaluation et d'autorisation de mise sur le marché des produits de biocontrôle, sujet de mécontentement. « On y travaille », a appuyé Stéphane Le Foll dans son discours de clôture. Parmi les points soulevés par les participants pendant les ateliers, le besoin de connaître plus précisément la composition et le mode d'action, les freins psychologiques chez les producteurs ou encore l'efficacité insuffisante des produits. « Dans leur grande majorité, les produits de biocontrôle sont homologués, et donc ont prouvé leur efficacité, dont ils n'ont pas à rougir par rapport aux produits conventionnels », a déclaré Antoine Bonhomme, chez InVivo.

Marion Coisne

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