Les accidents du travail sont heureusement rares dans les usines françaises de la nutrition animale. Le centre technique Tecaliman, qui annonce la mise en place d'un observatoire de la sécurité pour fin 2014, consacrait son symposium du 25 mars à la sécurité et, surtout à la prévention. Albert Servant, de la Carsat Pays de la Loire, souligne combien il est difficile d'agréger toutes les données, ne serait-ce que par la différence de pratiques entre le régime général (Carsat) et la MSA. Il ne faut donc pas s'attacher aux données brutes, mais aux faits marquants de l'accidentologie en nutrition animale. La sinistralité est stable entre 2009 et 2012. La fréquence moyenne d'accidents du travail (40 AT/1 000 salariés) s'inscrit entre celle de l'ensemble des activités économiques (35) et celle des industries et commerces agroalimentaires (48). Cependant, leur gravité est moindre (54 jours) que pour l'ensemble des activités économiques (58).
Gare aux chutes de hauteur
Les causes principales d'AT sont les objets en cours de manipulation (24,2 %) et les accidents de plain-pied (25,5 %). Mais le secteur se caractérise surtout par une fraction plus forte des chutes avec dénivellation. « Elles représentent selon les années entre 15 et 20 % contre 10 à 12 % en moyenne nationale, note Albert Servant. Cette sur-sinistralité serait liée au process étagé avec beaucoup de passerelles et de trémies en hauteur. »
L'indice de fréquence des AT est aussi plus élevé pour les établissements de petite taille que pour ceux de taille comparable dans d'autres secteurs d'activité. Probablement, car ils sont rattachés à des structures plus importantes, sans bénéficier d'une organisation plus structurée sur le site lui-même. Et les maladies du travail sont proportionnellement plus élevées (15 à 23 %) que les AT, notamment les troubles musculo-squelettiques, contrairement à la situation dans l'ensemble des activités économiques (7 %).
Yanne Boloh