«Le premier gros chantier sur lequel je vais me pencher, est celui des semences traitées aux néonicotinoïdes encore en stock aujourd'hui, explique le nouveau président de l'UFS, Régis Fournier, directeur de Maïsadour semences, fraîchement élu après l'assemblée générale de l'association qui s'est tenue, le 5 novembre dernier à Paris. Deux heures plus tôt, son ancien président, François Desprez avait demandé au représentant du ministère de l'Agriculture, Patrick Dehaumont, DG de l'alimentation, un délai supplémentaire pour utiliser ces semences.
Demande à laquelle il s'était vu adresser une fin de non-recevoir. L'enjeu pour les semenciers français est pourtant de taille, il se chiffre à 30 M€, hors coût de destruction, dont 24 M€ pour le maïs, le reste pour les pois protéagineux et le colza. Le maïs est davantage concerné, car les conditions très compliquées du printemps ont retardé les dates de semis et conduit bon nombre d'agriculteurs à remplacer les semences de maïs traitées insecticides qu'ils avaient commandées, par des variétés plus précoces, pas forcément disponibles en version traitées insecticides. Autres sources de préoccupation évoquées lors de l'assemblée générale, le blocage du dossier OGM et le fait de voir les opposants aux OGM s'en prendre aux autres techniques de sélection. La future loi européenne sur les semences, l'extension du COV sur les semences de ferme aux pois protéagineux et aux pommes de terre, ou encore la possibilité de collecte du COV par les trieurs à façon.
Blandine Cailliez