Massif central  Altitude crée encore de la valeur sur son territoire

L'union de coopératives Altitude annonce un chiffre d'affaires consolidé de 260 millions d'euros pour l'exercice clos au 30 septembre 2018. Les difficultés météorologiques, l'inflation de certains coûts, une consommation en berne ont rendu l'année difficile. Le groupe Altitude maintient son dynamisme. « Sur les 260 M€ de chiffre d'affaires que nous faisons, 85 % reviennent sur le territoire. C'est important pour la vie économique et sociale de notre territoire », souligne Jean-Pierre Chateau, président de l'union.Un nouveau directeur généralL'assemblée générale a été l'occasion de présenter le nouveau directeur général de la structure aux adhérents, Stéphane Coyas, arrivé à son poste début mars en remplacement d'Olivier Voisin. Il a précédemment exercé les fonctions de directeur général chez Agrom services, directeur général adjoint chez Agromousquetaires­, pôle industriel du groupement Intermarché, et directeur administratif et financier chez Vandemoortele.Une filière engraissement sans antibiotiquesPour l'année écoulée, la branche lait accuse une faible reprise de la collecte qui atteint 131 Ml, avec seulement + 1 % (après une baisse de 6 % sur l'exercice précédent), et ce malgré une remontée du prix du lait de 15 % en deux ans. Le groupe compte sur des conditions économiques et climatiques 2019 porteuses pour motiver les producteurs.L'activité bovine, en hausse pour la quatrième année consécutive, franchit les 88 500 têtes (+ 1 %). Portée par Deltagro Export, l'activité broutards a été marquée par l'expédition vers l'Italie des 500 premiers animaux préparés sanitairement (c'est-à-dire vaccinés contre les maladies respiratoires), un premier pas vers la construction d'une filière engraissement sans antibiotiques.Engagement dans le bioSur les activités d'aval, Covial s'engage dans les viandes sous label rouge et dans la nouvelle marque collective « Alt. 1886, les viandes du Massif ». Toujours sur cet objectif de développement de marchés porteurs pour la valorisation des viandes, le groupe confirme son acquisition de la société Biovie à Brioude (Haute-Loire). Cet engagement dans les filières bio fait partie des axes stratégiques arrêtés dans le plan Horizon 2020. Sur la branche veau, l'année 2018 a vu se finaliser le partenariat avec la société Serval à travers la création d'une filiale commune : Veau des terroirs limousins.La branche génétique s'étoffeL'activité ovine, en hausse de 5 % avec 18 000 têtes, est marquée par l'élargissement du périmètre de l'union Ecoovi avec l'adhésion de Poitou Ovin en 2018. L'union fédère maintenant près de 300 éleveurs et 100 000 brebis. L'activité porcine, quant à elle, est marquée par des cours particulièrement bas. L'outil Porcentre à Volvic a été partiellement restructuré en 2018 avec le transfert de l'activité découpe de porcs vers Cantal Salaisons à Aurillac.La branche génétique poursuit sa lancée vers de nouvelles activités avec le développement, dans l'utilisation de semence sexée, de génotypages, de suivis de reproduction et d'outils connectés d'aide à la reproduction. Toute une gamme de services nouveaux qui ouvrent de réelles pistes de progrès technique dans les exploitations.Les ventes d'aliments marquent le pasPour la branche Agrodistribution, la progression par rapport à l'année précédente est de 2 % pour les ventes d'aliments composés. Elle marque le pas par rapport aux 8 % enregistrés entre 2017 et 2018 du fait d'un contexte économique moins porteur l'an passé (notamment en productions laitière et porcine). C'est en s'appuyant­ sur l'innovation et la capacité à proposer des solutions à la carte adaptées aux nouvelles attentes des éleveurs que le groupe Altitude entend continuer à développer ses parts de marché en alimentation animale.Du côté des productions végétales, le contexte météorologique a été beaucoup moins favorable à l'implantation des cultures que l'année précédente : l'hiver long et humide a pénalisé les ventes de fertilisants, de semences et de produits de santé végétale destinés aux cultures de printemps. À partir du mois de juillet, la sécheresse et de fortes chaleurs ont fait également chuter les ventes de films agricoles et de semences fourragères pour terminer un exercice en demi-teinte. Enfin, Sur le marché des magasins grand public, 2018 aura vu l'ouverture d'un 4e magasin Florinand à Ussel (Corrèze).L'innovation pour se différencierPour appuyer l'importance accordée à la création de valeur ajoutée sur son territoire, l'union de coopératives Altitude a organisé une table ronde sur ce thème pour clore son assemblée générale. Les trois intervenants, Paul-Antoine Nicolaudie, directeur commercial export adjoint de l'Entreprise Matière (Cantal), Anne-Sophie Conjat, boucher-charcutier-traiteur - Maison Bach (Corrèze), et Olivier Theil, gérant de Mecatheil (Cantal), ont tous souligné l'importance de l'innovation qui passe automatiquement par l'écoute des clients : « C'est elle qui permet de se différencier de ses concurrents et d'assurer la pérennité de l'entreprise. » Un credo ancré de longue date dans la stratégie de développement d'Altitude.