« Depuis la fusion entre les coopératives Gascoval et Terres de Gascogne, fin 2012, qui a donné naissance à Val de Gascogne, nous avons gardé une masse salariale très élevée, confie Cédric Carpène, président de Val de Gascogne. Ce n'était pas un problème, tant que les activités agricoles se portaient bien, mais aujourd'hui, dans un marché en décroissance, nous ne pouvons plus faire face et nous devons prendre des décisions. Nos problèmes ne sont plus conjoncturels, mais structurels. »
Faire des économies
Le groupe, qui enregistre un recul de son chiffre d'affaires (223 M€ en 2016-2017, contre 225 M€ l'année précédente), a ainsi décidé de réduire sa masse salariale d'environ 1 M€ en supprimant vingt postes de cadres. Il va également faire des économies sur ses achats externes, en regroupant les commandes de ses différentes filiales en matière d'énergie, d'assurances, de véhicules, de carburant, de fournitures de bureau, etc. « On peut facilement économiser 300 000 € par an dans ces différents domaines », assure le président.
Des efforts sur la logistique
La logistique sera également réorganisée, afin de raisonner « en groupe » et non « en coop » et de « faire des camions efficaces » pour maîtriser les coûts. « Nous allons demander à nos adhérents de nous aider, à chaque fois que cela sera possible, poursuit Cédric Carpène. Si un agriculteur peut livrer lui-même sa récolte, nous lui payerons la tonne livrée un peu plus cher. »
Des services de pointe
Val de Gascogne repart ainsi sur de nouvelles bases et compte reconquérir des parts de marché, en s'appuyant notamment sur son avance en agriculture de précision. Les services Val'Expert d'aide aux agriculteurs pour le raisonnement des interventions culturales, concernent en effet aujourd'hui 80 000 ha. Ils touchent plus de mille exploitations, dont deux cent vingt sont abonnées à Val'@gri pour le service web de traçabilité, quinze ont adopté le service d'agriculture de précision Be Api (2 500 ha) et sept cents gèrent leur plan de fertilisation grâce à l'OAD Epiclès. 8 500 hectares bénéficient aussi du pilotage Cérélia® pour l'apport d'azote en blé et colza.
Des outils bio à valoriser
Enfin, sur 515 000 tonnes de collecte de céréales en 2016-2017, 9 500 tonnes sont issues de l'agriculture biologique, une production en progression constante. « Nous possédons deux outils de transformation bio, Presse de Gascogne pour le tournesol et Minoterie de la Save pour le blé, ajoute Cédric Carpène. Leur activité augmente chaque année. Les agriculteurs sont généralement bien rémunérés et les consommateurs acceptent de mettre le prix. Seuls les outils de transformation peinent encore à rentabiliser leur travail, mais nous avons bon espoir d'y arriver, tant que la demande du marché est plus forte que l'offre. »
Florence Jacquemoud