Alors que Nicolas Hulot, initialement prévu en ouverture du congrès de Coop de France, s'est décommandé, Stéphane Travert a bien répondu à l'invitation de Coop de France en clôture de ses travaux. Malgré les sujets qui fâchent, Michel Prugue a interpellé le ministre de l'Agriculture et de l'alimentation sans animosité.
« Nous ne nous séparerons jamais du conseil »
« Il y a des points sur lesquels nous ne serons pas d'accord », lui a lancé le président de Coop de France. Néanmoins le glyphosate, comme la séparation capitalistique du conseil et de la vente, n'ont été que peu abordés. Michel Prugue a juste souligné que « la question du glyphosate montre combien les symboles finissent par l'emporter ». Quant à la séparation capitalisque de la vente et du conseil, en « a-t-on mesuré toutes les conséquences ? », s'est-il interrogé, en livrant la position de Coop de France : « Nous ne nous séparerons jamais du conseil car il est constitutif de notre raison d'être. »
Stéphane Travert n'est revenu ni sur l'un ni sur l'autre de ces sujets et n'a, de manière générale, pas fait d'annonces particulières, ne souhaitant pas dévoiler en avant-première les annonces qui doivent être faites le 21 décembre en clôture des Etats généraux de l'alimentation (EGalim).
« Les bonnes volontés de la charte d'engagement ne suffiront pas »
Sur les relations commerciales, si Michel Prugue souligne que la charte d'engagement « traduit une forte impulsion politique, les bonnes volontés ne suffiront pas ». « J'ai parfaitement conscience des limites de cette charte qui ne peut pas remplacer la loi, lui a répondu Stéphane Travert, mais je suis persuadé que la soft law puisse fonctionner en France. »
Et le ministre d'embrayer sur du positif : « Nous partageons un seul et même objectif : transformer notre agriculture pour la rendre plus prospère, plus compétitive, pour que nos agriculteurs vivent dignement de leur travail. » Plus tôt, dans l'après-midi, la transition était d'ailleurs le thème central du congrès 2017 de Coop de France, même si parfois le débat a digressé sur la défiance vis-à-vis de notre alimentation.
« La question du financement de la transition est déterminante »
« La notion de transition émerge et s'impose, est convaincu Michel Prugue. Nous sommes prêts à aller plus loin, plus vite, à condition que les défis économiques soient correctement abordés. » Le président de Coop de France a rappelé que la question du financement de la transition est déterminante et s'est demandé si les EGalim allaient être les accélérateurs de ces changements.
« Les EGalim sont déjà une réussite sur la méthode, lui a répondu le ministre. Dans un délai plus que contraint, vous avez su trouver les moyens de présenter des plans de filière. Ces derniers signent le début d'un chemin sur les cinq prochaines années. »
Renaud Fourreaux