Lancée officiellement lors de la convention d'InVivo le 20 décembre à Paris, la dénomination Bioline by InVivo a vocation à « accélérer la transformation de l'agriculture en France et à l'international », selon les termes du directeur général d'InVivo, Thierry Blandinières. « La transformation actuelle va pousser plus de solutions que de produits et il est essentiel d'incarner cette transversalité » à travers cette holding qui fédère les métiers du groupe dédié à l'agriculture.
Un chiffre d'affaires plus que doublé d'ici 2020
« On a dépensé pas loin de 150 millions d'euros pour racheter des entreprises et structurer ce pôle, fait savoir Thierry Blandinières. A horizon 2020, on peut estimer un chiffre d'affaires de 500 millions d'euros (contre 210 aujourd'hui) avec un Ebitda équivalent à 10 % du chiffre d'affaires. »
Une entité ouverte aux investisseurs
Toujours dirigé par Laurent Martel, Bioline by InVivo reprend les activités à valeur ajoutée du pôle agriculture, remanié à plusieurs reprises ces derniers temps. Cela comporte les semences (Semences de France), la santé du végétal (Life scientific, Phyteurop, In-Ou la joint-venture chinoise avec HVH, et CCAB, acteur important des homologations et de la distribution au Brésil dont InVivo est actionnaire majoritaire), le biocontrôle (Bioline, rebaptisé Bioline biosolutions), l'agriculture digitale (Smag, Be Api, le studio agrodigital, les fermes Leader), ainsi que l'expertise-conseil agroenvironnementale portée par Agrosolutions.
« La décision a été prise d'ouvrir le capital de Bioline by InVivo à des investisseurs minoritaires », indique par ailleurs Laurent Martel. Bioline by InVivo est avec Neovia, InVivo Retail et InVivo Wine l'un des quatre apporteurs de rentabilité pour InVivo.
InVivo ne veut pas porter seul le risque sur le trading
N'entrent pas dans Bioline by InVivo, et sont rattachés directement à l'Union InVivo, la centrale d'achat en agrofournitures (le PPA) et les métiers du grain, en particulier le trading. L'activité trading a perdu 3,8 millions de tonnes et 800 000 € de chiffre d'affaires sur l'exercice passé. En difficulté depuis plusieurs années, « InVivo Trading perdait en moyenne 2 euros la tonne traitée », rend compte Stéphane Bernhard, directeur d'InVivo Trading.
Mais, « même si on pousse moins le curseur sur le trading, on ne désarme pas », fait part Thierry Blandinières. « On est en train d'imaginer un nouveau modèle économique. On demande de revisiter la chaîne de valeur pour retrouver rapidement 2 à 3 euros par tonne, et qu'InVivo ne porte pas le risque tout seul. »
28 coops sur la plateforme InGrains
InVivo s'est ainsi doté depuis cet été, pour l'activité française, d'une plateforme export digitale, InGrains. 28 coops ont à ce stade choisi de commercialiser une partie de leur collecte via cet outil de mutualisation ouvert à toutes les coopératives engagées avec InVivo.
Cette plateforme comporte notamment une interface sur laquelle InVivo propose des appels d'offres aux coopératives. « On passe d'un flux poussé à un flux tiré », résume Stéphane Bernhard. L'idée pour InVivo est de ne plus prendre le risque financier lié au trading.
Renaud Fourreaux