Océalia est née en décembre 2015 de la fusion de Coréa Poitou-Charentes et Charentes Alliance, groupe qui compte aujourd'hui 7 200 adhérents et 904 salariés, avec un siège social à Cognac (Charente). La coopérative n'a pas échappé à la récolte catastrophique de l'été 2016 : 300 000 tonnes sont manquantes. Le chiffre d'affaires, de 476 millions d'euros, est en baisse de 18 %, avec un résultat net de 2,7 millions d'euros. 21,9 millions d'euros de compléments de prix ont été restitués. Concernant le groupe, le chiffre d'affaires total est de 531 millions d'euros : les vins et spiritueux, la filière popcorn, les jardineries et le transport ont affiché de bons résultats. Retour sur la campagne avec Thierry Lafaye, directeur général.Quel bilan dressez-vous de ce premier exercice complet après la fusion ?Thierry Lafaye : « La fusion s'est organisée en deux ans, c'est assez exceptionnel. Nous sommes très satisfaits d'avoir été aussi vite, sans faire peser sur nos adhérents des problématiques de rapprochement. Malgré tout, c'est une bonne année pour nous. Nous avons démontré la résilience de notre modèle dans un contexte difficile, dès le premier exercice complet. »Le projet de coopérative associée avec Natéa est acté ? Quid d'une fusion ?T. L. : « Oui, ce sera effectif au 1er juillet 2018. Nous voulons faire évoluer les liens historiques entre Océalia et Natéa (Limoges, Haute-Vienne). Nous sommes déjà partenaires historiques dans Alicoop ou encore Alliance Atlantique appro. L'objectif, c'est de structurer et de pérenniser l'activité élevage sur les territoires du Limousin et de Poitou-Charentes. Il n'y aura pas d'incidence sur le personnel et les adhérents. Le statut se formalise par un transfert d'actif : Océalia va organiser les flux logistiques et commercialiser la collecte de Natéa, soit entre 20 000 et 50 000 tonnes, en croissance. Une vingtième section autonome va être créée chez Océalia. Nous réfléchissons aussi à des mises en commun entre nos deux réseaux de jardinerie. Quant à une fusion ? Ce n'est pas l'objectif. Nous travaillons ensemble sur la structuration de l'élevage. »Un projet d'extension des capacités de stockage est lancé : Quels volumes ? Quelle échéance ?T. L. : « Chez Océalia, la collecte n'est pas une variable d'ajustement. Nous sommes le plus grand collecteur dans la région Nouvelle-Aquitaine. Nous allons accroître nos capacités de stockage de 200 000 tonnes sur cinq campagnes, pour un coût d'environ 25 millions d'euros. Nous allons faire des choix sur des sites existants. »Comment s'annonce le prochain exercice ?T. L. : « La collecte 2017 est meilleure que 2016. Ceci dit, si on regarde la moyenne sur sept-huit ans, nous sommes dans la fourchette basse. Nous devrions nous situer au final autour de 1,56-1,58 million de tonnes, contre 1,4 million de tonnes en 2016, et 1,7 million de tonnes sur la moyenne des sept-huit dernières années. Il y a une évolution structurelle des assolements, avec plus de récolte d'été (deux tiers), et moins d'automne. C'est lié à la baisse de surfaces en maïs, conséquence des enjeux irrigation, vraiment sensibles ici. »
Marion Coisne