« La moisson catastrophique de 2016 et la crise de l'élevage nous ont imposé de conserver la tête froide, d'être réactifs et proactifs, a indiqué Jean-François Gaffet, président de Noriap lors de l'AG de la coopérative de Picardie et de Seine-Maritime. Nous nous étions engagés auprès des adhérents à faire le maximum pour soutenir leurs revenus. Les efforts ont permis à la coopérative de dégager de meilleurs résultats économiques qu'escomptés. Ces résultats ont été redistribués en quasi-totalité. » La coopérative termine l'année 2016-2017 avec un chiffre d'affaires de 291 millions d'euros contre 370 M€ l'exercice précédent, et malgré tout, un résultat positif à 1,5 M€.
Créer de la valeur chez les adhérents
« Dans un contexte de marges insuffisantes en céréales, nous avons décidé d'engager une vraie réflexion sur notre modèle économique, ajoute le président. Nous devons créer de la valeur chez les adhérents, en nous intéressant à de nouveaux métiers. En plus de nos rapprochements avec La Flandre, de nos développements dans le machinisme, de la montée en puissance en s'associant avec d'autres coopératives, de Novial qui passe de 100 000 à 300 000 t d'aliment du bétail, et d'Yseo, de 15 à 40 M€ de chiffre d'affaires, des pistes sont déjà proposées aux agriculteurs. C'est déjà le cas, pour ceux qui sont prêts à développer un poulailler pour la production d'oeufs alternatifs ou bio, avec Cocorette, ou à se lancer dans la production de semences fourragères avec SFP. Nous cherchons également à identifier d'autres activités qui ont du sens pour les agriculteurs. »
Investissements en semences et en céréales
Dans le domaine des semences, Noriap a prévu de doubler les capacités de séchage en fourragères sur son site de Longpré-les-Corps-Saints (Somme) et de s'équiper d'un nouveau trieur de semences. La coopérative a aussi décidé de s'associer au projet régional déployé par Unéal et d'autres coopératives. « En céréales, nous allons poursuivre notre programme d'investissement de 75 M€ dont une trentaine a déjà été réalisée, note Martin Migonney, directeur de Noriap. En parallèle, nous allons investir en 2017-2018 dans un silo de stockage de 22 000 tonnes à Epretot, près du Havre en Seine-Maritime, et en 2018-2019, dans un silo de 30 000 t à Belle Assise. En parallèle, 20 petits sites de stockage sont ou seront arrêtés sur deux ans. »
Blandine Cailliez