« L'agriculture n'est pas un problème, mais un pilier pour le développement », a lancé Jean-Michel Bodin, coprésident du Négoce agricole Centre-Atlantique. Le 23 mai, à Tours, trois cent cinquante personnes, représentant une centaine de négoces de quatorze départements, se sont réunies pour célébrer les trente ans de leur groupement. Pour mieux appréhender les futures évolutions du métier, les dirigeants se sont penchés sur trois piliers du développement durable.Les évolutions du développement durablePour le social, François Purseigle, sociologue des mondes agricoles, a expliqué l'effacement de l'agriculture familiale et l'émergence de l'agriculture de firme, à l'échelle de la planète. « En France, les politiques publiques, notamment celles de la transmission-installation, sont inefficaces car elles ne prennent pas en compte ces changements. »Pour le pilier économique, Karine Daniel, enseignant-chercheur en économie à l'ESA d'Angers, a mis en évidence la dynamique de certaines régions, qui jouent un rôle prépondérant dans la compétitivité des entreprises locales. « Pour faire évoluer les entreprises, les réseaux sont fondamentaux. »Enfin, Sylvie Brunel, géographe et écrivain, s'est chargée du pilier environnement. Après quinze ans dans l'humanitaire, elle pense que « l'agriculture moderne a de beaux jours devant elle. Si nos concitoyens veulent payer cher une nourriture produite en petite quantité, libre à eux, mais qu'ils n'oublient pas le reste du monde. Au Bénin, les paysans réclament des « cides » (pesticides, herbicides...) pour lutter contre les ravageurs. Ils ont une autre vision que nos politiques ».Les négociants en vidéoPour incarner ces évolutions, des gérants de négoces agricoles ont témoigné sous forme de vidéo. Réseau, diversification, proximité... étaient au coeur des petits clips. Comme à chaque anniversaire, les adhérents ont eu le droit à une surprise : le best-of des tournages. Un moment très convivial !
Aude Richard
