« Ce dernier exercice est meilleur que celui d'avant, s'est réjouit Jean-Claude Virenque, président d'Unicor, lors de la conférence de presse de pré-AG, le 26 mars au siège social situé à Onet-le-Château (Aveyron). Tous les paramètres sont favorables et nous avons encore des marges de progrès. » Le groupe Unicor a réalisé 313 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2012-2013, contre 270 millions l'année précédente (+ 13,5 %).« Cette progression repose sur une raison positive, qui est le bon maintien des prix des ovins et des bovins, précise Yves Bioulac, le directeur général. Mais aussi sur deux mauvaises raisons que sont la hausse du prix de l'aliment et des engrais. » A cela s'ajoute une part de la nouvelle activité de Solévial, créée en 2013 du rapprochement d'Unicor, InVivo et Qualisol, qui ont réuni six sites de production d'aliment pour bétail en Midi-Pyrénées et en Lozère.Des résultats positifs en élevageEn 2013, l'activité de la coopérative s'est redéployée en élevage bovin et ovin, son coeur de métier. La collecte de bovins a progressé de 5 %, notamment grâce à l'arrivée de nouveaux adhérents, que la coop entend intégrer dans ses filières sous signe de qualité.« L'engraissement des agneaux de roquefort a par ailleurs été sécurisé, souligne Yves Bioulac. Nous avons réussi à réguler le flux de l'offre et de la demande grâce à notre filiale Comibev qui exporte nos produits sur le bassin méditerranéen. La filière est par conséquent excédentaire et permet d'abonder les caisses de péréquation ovines. » Ce redressement de la filière viande a également permis à Arcadie, outil d'abattage dont Unicor possède 26 % des parts, et qui exploite deux sites en Aveyron, de relancer son activité, en baisse en 2012.Une filière canard gras d'AveyronLa production de palmipèdes gras a par ailleurs enregistré un développement de près de 20 %, pour atteindre 500 canards gavés par semaine, pour l'instant par une vingtaine de producteurs. Mais la coop compte bien installer des jeunes avec cette activité et intégrer des ateliers chez ses adhérents.
« Il s'agit d'une filière de proximité et de valorisation, pour laquelle nous avons entamé une démarche d'identification sous IGP Sud-Ouest Aveyron, poursuit Jean-Claude Virenque. Elle va de l'élevage des canards à leur transformation par Aveyron Foie Gras, entreprise qui appartient désormais à Unicor, et à leur commercialisation, notamment par notre magasin Les Halles de l'Aveyron, à Onet-le-Château. »Unicor vient d'organiser une journée de présentation de ses produits aux restaurateurs qui a « dépassé toutes ses espérances ». Une centaine de professionnels étaient présents. La coop a pour objectif, à terme, de produire 3 000 à 4 000 canards gras par semaine sous IGP Aveyron.Une nouvelle spécialité végétaleLa production de céréales et d'oléoprotéagineux, destinées notamment à l'alimentation animale, évolue également. Un certain nombre d'adhérents d'Unicor sont cultivateurs dans le Tarn-et-Garonne, et ses éleveurs aveyronnais, dont les exploitations s'agrandissent, cultivent de plus en plus de terres. Pour gérer cette activité en développement, Unicor a créé, en mai 2013, une direction Productions végétales.En revanche le projet de silo de 10 000 tonnes, lancé en 2008, qui devait être construit à Bioule (Tarn-et-Garonne), par SOLéCor, union de coopératives regroupant Unicor et Qualisol, est au point mort, suite à des recours d'associations locales. Un autre terrain est prospecté, dans une commune voisine.Après cinquante-deux ans, fin de contrat avec John DeereEnfin, gros bouleversement dans le fonctionnement de la coop, historiquement fournisseur de matériel pour ses adhérents, qui n'est plus concessionnaire John Deere depuis le 1er janvier dernier. Le constructeur américain, qui travaillait avec la coop depuis cinquante-deux ans, a trouvé qu'elle avait « des valeurs trop coopératives » et a mis fin au contrat. Cadauma, filiale de machinisme agricole d'Unicor, est donc désormais partenaire du groupe AGCO, également américain, mais « qui sait s'adapter à la culture du pays ». Elle distribue le matériel Fendt et Valtra.« Il est de notre responsabilité, pour maintenir l'activité agricole sur notre territoire, de permettre à nos adhérents de travailler avec le moins de contraintes possibles, grâce à la mécanisation, rappelle Yves Bioulac. Or, ces trois premiers mois sont très encourageants, notre carnet de commande est plein ! »
Florence Jacquemoud
