« Le résultat de la branche lait n'est pas celui que l'on attendait », a rappelé Arnaud Degoulet, le président du groupe Agrial lors de l'assemblée générale de cette filière le 14 mars, à Fougères (Ille-et-Vilaine). Avec un chiffre d'affaires de 1,130 milliard d'euros en 2013, cette branche dégage un excédent brut d'exploitation (EBE) de 9,9 millions d'euros.La filiale Senagral, spécialisée dans les produits laitiers ultra-frais en marques de distributeurs (MDD) a réussi à maintenir sa position de leader mais a souffert d'une baisse du marché : 5 % en volume par rapport à 2012. « L'augmentation du prix du lait, mais aussi de toutes les autres charges, n'a pas pu être répercutée à un niveau satisfaisant auprès de la grande distribution. Un impact direct se retrouve sur les résultats d'exploitation », commente Patrick Lepelleux, le directeur de la branche lait.Discussions avec les Maîtres laitiers du CotentinDans ce contexte, Senagral a réalisé un chiffre d'affaires de 626 millions d'euros en 2013 (- 4,2 %) avec une production totale de 396 000 tonnes (- 2 %). En 2014, la priorité est l'amélioration des résultats avec des modifications d'organisation, des plans d'économie, le développement de l'export, de la restauration hors foyer et pourquoi pas le lancement par Senagral de ses propres marques. « C'est un véritable défi qui s'offre à nous, souligne Rémi Pelhate, le président de la branche lait d'Agrial. Il faut le relever en s'adaptant aux conditions et caractéristiques du marché de l'ultra-frais en France. »Agrial a également engagé des discussions avec les Maîtres laitiers du Cotentin (MLC). Cette coopérative de la Manche est, elle aussi, spécialisée dans les produits ultra-frais sous MDD. « Nous devrons nous restructurer au niveau industriel pour faire face aux GMS. Nous sommes à l'aube de réflexions », a indiqué Christophe Levavasseur, le président des MLC.Une tour de séchage pour DélicelaitLes nouvelles sont bonnes en revanche pour l'activité B to B de Délicelait. 8 millions d'euros ont été investis dans cette filiale spécialisée dans la fourniture d'ingrédients laitiers aux industries agroalimentaires. Une nouvelle tour de séchage et des outils de concentration et d'ultrafiltration permettent de construire un partenariat dans la durée avec Unilever avec du lait issu de fermes « durables ».Enfin, la fusion avec Coralis au 1er janvier 2014 puis le rapprochement avec Eurial en 2015 viendront conforter cette branche lait. Coralis permet d'ajouter dès cette année 266 millions de litres de lait au milliard de litres collectés par le groupe Agrial pour Senagral, CLE-Bongrain et Délicelait.
Jean-Claude Ballandonne