Pratiquement tous les chiffres sont en hausse : collecte, appros, chiffre d'affaires... Le résultat net de l'exercice 2012-2013 atteint ainsi les 7,7 millions d'euros, le meilleur obtenu par Charentes Alliance depuis sa création il y a trois ans, pour un chiffre d'affaires de 488 millions d'euros. Pour les 5 000 adhérents, cela s'est traduit par 7,5 millions d'euros distribués en compléments de prix et primes qualitatives.Ces résultats sont d'autant plus méritoires que la coopérative basée en Charente-Maritime, Charente et Dordogne a aussi eu à gérer, dans le même temps, l'absorption de Charente Coop, en difficultés financières. Le rachat s'est traduit par quarante-huit départs, dont vingt-cinq volontaires.Les dix-sept refus de transfert depuis le site de Montbron, inattendu pour Charentes Alliance, ont provoqué le recrutement d'une dizaine de personnes. Enfin, la fermeture d'une plate-forme de jardinerie a provoqué aussi cinq licenciements.Charentes Logistique, nouvelle filialeOutre cette restructuration, le périmètre ainsi créé a été consolidé. Une nouvelle filiale, Charentes Logistique, a vu le jour. Lancée en septembre 2012, elle permet d'améliorer l'exploitation du parc de vingt gros porteurs. Le but est de réduire les kilomètres parcourus à vide et d'affréter des marchandises pour le compte de tiers. Pour ses neuf premiers mois d'activité, elle a déjà un résultat net positif de 50 000 euros.Les résultats des différentes activités de Charentes Alliance, première coopérative de Poitou-Charentes, ont été dopés par plusieurs facteurs : une excellente collecte de 921 000 tonnes, pour laquelle les rendements ont été supérieurs en moyenne de 25 % à ceux de l'année précédente, ainsi qu'un marché des céréales en hausse.Quant au marché du cognac, il a été porté par une très forte demande en Asie, Russie et Amérique du Nord. Ce qui a eu des répercussions sur les appros, notamment en viticulture. Après des années difficiles, les viticulteurs retrouvent aujourd'hui confiance, investissent à nouveau dans les intrants et dans le renouvellement de leurs vignes.Un plan pour les taux de protéinesPetite ombre au tableau, le taux de protéines des blés est jugé insuffisant. La coopérative tient à contrer les pays de la mer Noire qui voient leurs parts de marché croître, d'une part par les prix qu'ils pratiquent, d'autre part parce que leur teneur en protéine est meilleure.Elle prévoit donc de redoubler d'effort en la matière. Cela passera par un plan agronomique pour donner aux adhérents un meilleur accompagnement sur la fertilisation azotée et une sélection variétale. Charentes Alliance envisage aussi de mettre en place une grille de paiement prenant davantage en compte ces taux de protéines.Développement des servicesLa coopérative compte aussi développer les services proposés à ses adhérents. Elle a déjà lancé avec succès Dyn@mix, pour leur apporter des réponses sur les plans réglementaire, agronomique, économique et environnemental. Déjà utilisé par quelques 250 adhérents en production végétale, la formule va aussi se décliner pour la production de cognac, de vins de pays et pour l'élevage.La coopérative offre aussi la possibilité d'utiliser des drones pour mesurer l'évolution de la biomasse, ou encore le pilotage raisonnée de l'irrigation. Enfin, elle est partenaire du lycée agricole de Saintes pour un projet d'usine de méthanisation. L'investissement représente 10 millions d'euros et devrait permettre de traiter 30 000 tonnes de déchets.Pour l'avenir, Charentes Alliance prévoit d'investir dans de nouvelles capacités de stockage pour les augmenter de 40 000 tonnes dans un premier temps, de 30 000 tonnes ensuite. Actuellement, ses capacités représentent 70 % d'une collecte normale.
Myriam Guillemaud
