Les quelque cinquante entreprises de négoce des régions Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Champagne-Ardenne et Lorraine étaient réunies pour la première fois en congrès, puisque leurs deux syndicats, Négoce agricole Nord Picardie et Syndicat des négociants de l'Est, ont fusionné tout récemment, le 1er avril, pour donner naissance au Comité régional Négoce Nord-Est.Ils ont ainsi eu l'occasion de découvrir l'équipe qui pilote leur réseau, composée du duo Jean-Jacques Vaesken des Ets Vaesken dans le Nord, qui assure sa présidence et Christian Degrange d'Avenir Agro en Moselle, sa vice-présidence. L'équipe n'est pas encore totalement au complet, puisque l'animateur qui devrait prendre ses fonctions en région en septembre prochain, est en cours de recrutement. « Une dimension nouvelle qui va nous permettre d'être plus efficaces », a souligné Jean-Jacques Vaesken qui estime la part de marché du négoce dans cette grande zone, entre 20 et 40 % en céréales, selon les régions.La Chine va importer davantage de céréalesNégoce Nord-Est a choisi de placer le cap à l'est pour la journée du congrès, puisque il a focalisé les débats sur la Chine et le potentiel de commerce qu'elle peut représenter pour les négociants français. « Même si nous avons vendu à la Chine, en 2013, trois Panamax de blé au départ de Dunkerque, c'est-à-dire 170 000 tonnes, nous sommes les plus mal placés pour exporter, car nous sommes les producteurs de blé les plus éloignés de la Chine en terme de fret maritime, constate Jean-Pierre Everling, directeur de Granit négoce. Notre coût de fret au départ de Dunkerque se monte à 48 dollars la tonne, lorsque la Russie est à 38 $, le Canada à 20 $ et les Australiens à 16 $. Cela étant dit, la Chine a importé 4,5 millions de tonnes de blé et 7 Mt de maïs en 2013 et va en importer davantage en 2014. Même si elle ne s'approvisionne pas chez nous, elle va tirer les marchés mondiaux et nous en aurons forcément des répercussions. »« Elle devrait être durablement importatrice de blé, car le gouvernement vise à moyen terme, une autosuffisance de 90 % et à long terme, de 80 % », précise Li Zhaoyu, responsable du bureau de Pékin de France Export Céréales. « La France a par contre une carte à jouer en orges de brasserie pour exporter des bateaux, mais aussi des containers, remarque de son côté, Jean-François Lapie de Soufflet Négoce. La Chine ne produit pas assez d'orge et sa consommation de bière augmente chaque année de 20 à 25 millions d'hectolitres, soit plus que la consommation française de bière ! » La Chine fait aussi la pluie et le beau temps sur les marchés mondiaux du soja, « car elle représente à elle-seule, 64 % du commerce mondial du soja ! », regrette Michel Ferret, consultant.
Blandine Cailliez