Le 11 février à Ingrandes-sur-Vienne (Vienne), a été inaugurée une nouvelle usine de cuisson-extrusion de graines oléoprotéagineuses. Elle est détenue par la société Ekoranda créée en 2013 par Terrena (51 %), Valorex (25 %) et Sofiprotéol (24 %). Construit sur un site industriel existant, cet outil devrait produire chaque année 25 000 tonnes d'aliments pour animaux, pour un investissement de 2 millions d'euros et un effectif de six salariés.Ekoranda : la rencontre entre le végétal et l'animalC'est le nom de la commune d'implantation de l'usine qui a inspiré le nom de la nouvelle société. En effet, Ingrandes provient d'un toponyme gaulois Egoranda ou Equoranda qui correspondait à la frontière entre deux peuples gaulois. Ekoranda symbolise ainsi la rencontre entre les productions végétales et la nutrition animale puisque les graines utilisées sont produites sur le territoire national, voire sur le territoire de Terrena, pour se destiner ensuite aux éleveurs et, entre autres, ceux du groupe coopératif.3 000 hectares de lin et 500 hectares de lupinLes trois partenaires se sont engagés dans cet investissement pour mettre en place une solution d'indépendance en protéines à partir d'une technologie à forte valeur ajoutée. La cuisson-extrusion des graines produit des aliments plus digestes. Elle permet d'améliorer le profil nutritionnel des viandes et du lait en préservant les acides gras polyinsaturés (oméga 3 et oméga 6) et de limiter le rejet de méthane des ruminants du fait de la plus grande digestibilité des aliments. D'autre part, les graines végétales utilisées, notamment lin, lupin et féverole, demandent pour leur culture moins d'engrais azotés que d'autres productions.Pour alimenter cette usine, il est prévu de produire 3 000 hectares de lin et 500 à 600 hectares de lupin. « L'intégration de cette technologie innovante sur le site d'Ingrandes-sur-Vienne offrira à nous, agriculteurs, des débouchés de proximité pour de nouvelles cultures oléoprotéagineuses telles que le lin, le lupin ou encore le soja enrichissant ainsi la diversité de nos assolements », commente Philippe Villain, président d'Ekoranda et agriculteur, à Loudun, dans la Vienne.Quatre gammes de produitsLa production actuelle se répartit entre quatre types de produits : 55 % d'aliments composés Giga pour vaches et chèvres laitières et bientôt bovins viande, 25 % de noyaux riches en matières grasses vendus à Valorex et Terrena qui vont les commercialiser, 15 % de graines de soja bio extrudées pour l'usine d'aliments bio de Terrena et 5 % de noyaux de trois céréales (maïs, blé et orge) vendus à l'usine d'aliments pour veaux de la coopérative.
Hélène Laurandel