« On va revisiter l'ensemble de la chaîne de valeur ajoutée. Travailler des relais de croissance en France et à l'international. » Tel est l'ambition du projet stratégique « InVivo 2025 » annoncé par Thierry Blandinières, le nouveau patron d'InVivo depuis le 1er octobre dernier, et qui sera présenté fin 2014. Le ton est donné avec la volonté de positionner le groupe comme un acteur majeur de la coopération agricole française, fer de lance de l'agriculture française. D'ores et déjà plusieurs chantiers sont ouverts et qui touchent tous les métiers d'InVivo.Tout d'abord concernant l'activité de commerce international des grains (41 % du CA groupe), « il est urgent de mettre en route un nouveau modèle économique pour trouver une nouvelle rentabilité, alerte Thierry Blandinières. Car aujourd'hui, le métier est extrêmement difficile à lire avec des amplitudes des cours de 50 à 60 euros la tonne. »Segmenter la gamme et élargir les destinations en grainsDeux pistes sont en cours de réflexion. La première : aller au-delà de l'apport de 8 % garanti par les 223 coops membres de l'union, en mettant en place des accords contractuels bilatéraux, « dans un esprit d'équité et d'égalité ». La seconde piste : « faire évoluer le mix produit, orienté principalement sur du blé (70 % des volumes commercialisés) vers l'Algérie (30 % des destinations), en s'ouvrant sur d'autres gammes de produits et d'autres pays », précise Thierry Blandinières, comme dernièrement les récentes opérations à Cuba et en Syrie.Un enjeu de taille car si l'activité a connu un accroissement de 19 % des volumes exportés en 2012-2013 (8,6 millions de tonnes) et une hausse de 15 % de son chiffre d'affaires (2,5 milliards d'euros), elle reste déficitaire, volatilité des cours oblige, et a largement contribué à la chute du résultat du groupe de 98 % ( ! ), à 100 000 euros, pour un chiffre d'affaires, malgré tout, en progression de 8,3 %, à 6,1 milliards d'euros. Mais « les trois autres activités, distribution de semences et d'agrofourniture, alimentation animale et jardinerie grand public, se portent très bien », rassure Thierry Blandinières.Une « Maison de l'innovation » en nutrition et santé animaleEt les chantiers là aussi ne manquent pas. Dans l'activité nutrition et santé animale : la volonté est d'amener plus de compétitivité dans les régions en France et d'organiser les filières en amont, car la chaîne de valeur ajoutée et la logistique est déterminante aujourd'hui.Et Thierry Blandinières de se féliciter de la création d'une « Maison de l'innovation » à Saint-Nolff dans le Morbihan (4 millions d'euros d'investissement). Un véritable « open space » ouvert à des start-ups capables de mener des réflexions sur des sujets aussi divers que l'emballage de demain, le sourcing des matières premières... Son ouverture est programmée à l'été 2015 et devrait voir la création de 30 emplois à haute valeur ajoutée.Si l'innovation est une des priorités d'InVivo NSA, la structuration de pôles régionaux en France (quasiment terminée, à l'exception du Sud-Est), et le développement à l'international restent majeurs. A noter d'ailleurs au cours de l'exercice, l'inauguration de cinq usines en Asie et en Amérique latine et l'acquisition du mexicain Vipresa. InVivo NSA est ainsi n° 1 au Brésil et au Mexique, et a des positions fortes au Vietnam et aux Philippines... « Le drapeau français s'exporte très bien », se félicite Thierry Blandinières permettant aujourd'hui à l'activité de rester stable à 1,4 milliard d'euros.Dégager des ressources pour mettre en place de la R & DAutre chantier : « clarifier le modèle économique de notre centrale d'achat d'approvisionnement, en apportant plus de transparence sur les coûts », annonce Thierry Blandinières. Cette centrale faisant partie du pôle distribution de semences et agrofourniture végétale qui a progressé de 6,1 % à 1,7 milliard, grâce à sa « pépite » Semences de France, n° 1 des ventes dans l'Hexagone.Au-delà de la capacité de massifier les volumes, la mise en place d'un modèle très compétitif permettrait alors de dégager des ressources pour mettre en place de la R & D, en vue de bâtir des solutions agroécologiques. L'objectif est bien pour le groupe d'« apporter des solutions globales à l'agriculteur ».Création d'une nouvelle enseigne dans l'alimentaireEnfin, dernier chantier : porté par la dynamique de croissance et le savoir-faire de son enseigne Gamm Vert, n° 1 des jardineries en France, avec plus de 1 000 magasins, le groupe envisage d'ouvrir une nouvelle enseigne franchisée dans l'alimentaire.L'ouverture de deux à trois magasins pilotes, d'une superficie de 800 à 1 000 m2 et un objectif de chiffre d'affaires de 5 millions d'euros, est d'ores et déjà programmée en 2014.
Catherine Queheille