Michel Soufflet, président du conseil de surveillance du groupe éponyme, a une conviction intime : « Vivre sur nos acquis, c'est déjà régresser. » C'est la raison pour laquelle le groupe a souhaité, tout comme il y a dix ans, réunir ses clients agriculteurs autour d'un thème prospectif avec des intervenants extérieurs, « dans le but de mieux percevoir les grands enjeux et les défis que nous sommes appelés à relever ensemble pour la compétitivité de l'agriculture céréalière française ».Au-delà des réunions annuelles classiques, deux rendez-vous, l'un à Troyes et l'autre à Chartres, ont donc été planifiés cette année, avec au programme un point d'actualité sur le groupe et une table ronde sur les évolutions des marchés céréaliers et les leviers à actionner pour gagner en compétitivité.Une présence accrue dans le Centre-OuestA Chartres, dans une région où Soufflet a une activité plus récente, 320 agriculteurs ont assisté à la table ronde qui réunissait l'agroéconomiste Jean-Christophe Debar, le journaliste Gil Rivière-Wekstein et Jean-François Lépy, directeur de Soufflet négoce. Les atouts et les points faibles de la ferme France ont été listés. Puis, le député européen de la circonscription du Nord-Ouest, Jean-Paul Gauzès est venu, après cette « minable campagne électorale », réhabiliter les instances européennes et la politique agricole commune auprès des agriculteurs.Après que Didier Thierry, DG de Soufflet agriculture, ait égréné les nouvelles capacités de stockage du groupe dans la région et rappelé la reprise récente des Ets Raynot dans la Vienne, Jean-Michel Soufflet, président du directoire, a conclu la journée en revenant sur l'actualité du groupe. Il a notamment annoncé l'inauguration prochaine du moulin de Dienville (Aube), lundi 16 juin.Avec Neuhauser, l'effectif du groupe double quasimentMais il s'est surtout arrêté sur le rachat en cours du groupe Neuhauser (dont Soufflet était déjà actionnaire) après avoir obtenu le feu vert de l'Autorité de la concurrence le 27 mai. Cette entreprise spécialisée dans la boulangerie et la viennoiserie industrielle compte plus de 3 000 salariés, 18 usines en France et au Portugal, et un réseau de 250 magasins (sous l'enseigne Pomme de Pain en France). Ce virage pris par Soufflet ressemble à celui pris il y a vingt ans avec la reprise du groupe Pantin, « qui était plus gros que nous en meunerie et en malterie ».« Il faudra encore que nous continuions à grandir dans ce métier où les acteurs, notamment les coopératives, se regroupent et où finalement Soufflet reste la seule alternative crédible à certains quasi-monopoles régionaux », a ajouté Jean-Michel Soufflet.
Renaud Fourreaux