Lait Projet de fusion Eurial et Valcrest

Le site de Crest, situé dans la vallée de la Drôme, fabrique aussi bien des fromages traditionnels (Picodon AOP, chèvre frais) que des produits créatifs (chèvre chaud, chèvre cocktail). © VALCREST Le site de Crest, situé dans la vallée de la Drôme, fabrique aussi bien des fromages traditionnels (Picodon AOP, chèvre frais) que des produits créatifs (chèvre chaud, chèvre cocktail). © VALCREST
Le site de Crest, situé dans la vallée de la Drôme, fabrique aussi bien des fromages traditionnels (Picodon AOP, chèvre frais) que des produits créatifs (chèvre chaud, chèvre cocktail). © VALCREST Le site de Crest, situé dans la vallée de la Drôme, fabrique aussi bien des fromages traditionnels (Picodon AOP, chèvre frais) que des produits créatifs (chèvre chaud, chèvre cocktail). © VALCREST

Les coopératives laitières Eurial et Valcrest viennent de signer une lettre d'intention pour fusionner leurs activités de transformation et de commercialisation.

Si, suite aux assemblées générales des deux structures en juin prochain, le projet de fusion aboutit entre le groupe coopératif Eurial, siégeant à Nantes (Loire-Atlantique), et l'Union Valcrest, basée à Givors, dans le Rhône, cette dernière apportera l'ensemble de ses activités aval à Eurial qui prend pied ainsi sur le plan industriel dans le Sud-Est. Soit trois usines, un site administratif et logistique et la commercialisation de produits qui sont sous IGP ou des spécialités régionales.Des gammes complémentairesLa coopérative de Rhône-Alpes conservera son activité amont (collecte, paie du lait, conseil aux éleveurs...) et sera représentée dans le conseil d'administration du groupe nantais. Elle réalise 50 millions d'euros de chiffre d'affaires pour une collecte de 45 millions de litres de lait dont près de 40 % de lait de chèvre. Elle fabrique des spécialités fromagères très variées comme le Saint-Marcellin IGP, la Brousse, le Picodon AOP et des produits innovants tels le Chèvre feuille de brick, le Chèvrelard... Toute une gamme venant compléter celle d'Eurial, qui est leader sur le marché du chèvre français (marque Soignon) et de la mozzarella. 30 % du chiffre d'affaires de ce groupe (900 millions d'euros au total) provient du lait de chèvre, le solde de 70 % étant issu du lait de vache.Une dimension commerciale forteAlors que le groupe nantais est en plein renforcement de ses positions à l'Ouest avec Agrial et Coralis, ce projet dans le Sud-Est peut interpeller. L'Union Valcrest, qui cherche à se consolider, a contacté plusieurs groupes laitiers, et après étude des différentes propositions, a arrêté son choix sur Eurial. « Ce rapprochement offre de nouveaux horizons à nos produits et s'impose comme un levier de développement majeur pour offrir des débouchés complémentaires au lait de nos producteurs en Rhône-Alpes et Saône-et-Loire », avance Pierre-Jo Aufranc, président de Valcrest.Pour Eurial, c'est une belle opportunité de diversification et de consolidation de ses positions notamment en chèvre. « C'est un projet gagnant-gagnant avec une complémentarité de gamme fort intéressante pour nous avec des produits panés et régionaux. Quant à Valcrest, cette coopérative peut accéder à une force de vente qu'elle ne peut pas s'offrir vu sa taille », explique Olivier Prételat, DG d'Eurial. En effet, si la coop du Sud-Est compte cinq commerciaux, celle de l'Ouest en dénombre quarante, rien que pour son équipe dédiée à la GMS, à laquelle se rajoutent les équipes pour l'export et la RHF et les filiales à l'étranger.Produire plus de lait de chèvreAutre dimension intervenant dans ce projet de fusion, celle de la production laitière. Il manque notamment de lait de chèvre en France et dans l'Union européenne. Les clients en aval ne peuvent pas voir de ce fait toute leur demande satisfaite. Or, il existe un potentiel de développement de la production en Rhône-Alpes avec des élevages produisant en moyenne 200 000 litres de lait de chèvre quand, dans l'Ouest, il en est fait le double. « Et nous pouvons garantir un véritable débouché à ce lait qui sera produit », ajoute Olivier Prételat.Le projet est alors d'accroître les volumes dans les exploitations en place et de motiver l'installation d'agriculteurs autour de cette activité. L'élevage de chèvres laitières a subi, il y a trois ans, le contrecoup de la baisse du prix du lait du fait de stocks importants et de la hausse des aliments pour animaux. Ce qui n'a pas motivé de potentiels repreneurs lors des départs à la retraite. A ce jour, la demande à la consommation est plus soutenue et connaît une croissance régulière.

Hélène Laurandel

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