« En juin dernier, nous avons organisé un séminaire en Hollande, a raconté Jean-Pierre Arcoutel, président de Coop de France Midi-Pyrénées. Nous avons visité une très grosse coopérative laitière où nous avons été accueillis par une agricultrice administratrice, qui nous a présenté la coop, mais qui a également fait un topo sur le marché européen et mondial du lait, sans même avoir besoin de s'appuyer sur des notes. Elle connaissait extrêmement bien le sujet. Cela nous a fait réfléchir au rôle des administrateurs de coop et à leur formation. »« Nos jeunes jouent la mouche du coche »Chez Agrifirm, coopérative néerlandaise qui regroupe 18 000 membres, dont 75 administrateurs, le mandat de ces « commissaires » est très important. « Chacun est formé et possède des compétences pour diriger la coop, ce qui implique aussi une rémunération en conséquence, qui leur permet de confier leur exploitation à un partenaire, lorsqu'ils travaillent pour Agrifirm ou ses filiales », indique Théo Koekkoel, le président.« Nous avons aussi un conseil de 25 jeunes coopérateurs, poursuit-il, qui donnent leur opinion sur les sujets d'actualité et jouent la mouche du coche. Mais il est tout de même difficile de réunir beaucoup de monde autour de la coopération. L'internet pourrait être une opportunité pour créer un nouveau genre de proximité. »« Un administrateur, c'est un investissement ! »« Chez Euralis, notre modèle ressemble à cela, ajoute Christian Pèes, président d'Euralis. Il y a trois ans, nous avons repensé toute notre gouvernance, pour tenir compte de notre internationalisation et du développement de nos filiales. Pour que nos administrateurs puissent avoir une vision stratégique et comprendre la complexité du fonctionnement des filiales, nous avons mis en place des formations mensuelles avec un cabinet spécialisé. »« On demande dix jours par mois à nos administrateurs et il est clair que cela est possible seulement parce qu'on leur donne les moyens de se faire remplacer sur leur exploitation, prévient le président. Il faut bien quatre ou cinq ans pour qu'un administrateur commence à donner sa pleine mesure. C'est un investissement, mais ce travail est la garantie que les agriculteurs conservent le pouvoir dans les coops ! »« Les JA veulent des responsabilités »De leur côté, les Jeunes Agriculteurs qui ont rédigé un rapport d'orientation national sur la coopération et participaient à l'AG, « veulent de la formation, mais pas du formatage ».« Nous regrettons que le modèle coopératif ne soit pas suffisamment enseigné dans les lycées agricoles et que les coops ne communiquent pas assez à destination des jeunes, souligne Florent Dornier, membre du conseil d'administration des JA.
Les TC pourraient, par exemple, être vecteurs d'informations sur les structures pour lesquelles ils travaillent. Nous sommes conscients des atouts des coops, mais nous voulons que l'on nous confie des responsabilités, pas juste qu'on nous envoie en voyage et qu'on nous demande de faire un film de fin d'année. »
Florence Jacquemoud