C'est presque une révolution, dans cette coopérative du Sud-Ouest, dont l'activité est historiquement fondée sur la production de maïs. Pour la première fois, le tonnage des céréales à paille (302 250 tonnes) est supérieur à celui du maïs (295 000 tonnes).
« Cela est dû à une évolution structurelle, mais aussi à notre volonté de proposer davantage de productions à valeur ajoutée à nos adhérents, explique Dominique Cechia, le directeur général. Dans les mois et les années à venir nous allons fortement développer la sole de blés améliorants, de maïs waxy, de tournesol oléique pour l'unité de trituration Saipol de Bordeaux, et de soja de pays et soja bio pour celle de Sojapress à Sainte-Livrade-sur-Lot. »Plus de 10 000 hectares de nouvelles productions contractuellesLa coopérative prévoit que plus de 10 000 hectares de nouvelles productions contractuelles, avec des cahiers des charges précis, seront mis en place dans les cinq années à venir. Ce qui ne signifie pas que la SAU progressera d'autant. Il s'agira de diversifications pour aller vers des marchés plus porteurs.
La production se développe aussi en vue d'alimenter les deux ateliers de production de Jus de Marmande, à Marmande (Lot-et-Garonne), et Périfruit, au Bugue (Dordogne). 30 hectares de vigne bio ont été plantés en 2011. Une première petite récolte cette année a permis de valider le process de fabrication, du passage à la cave viticole des 7 Monts, pour sécuriser le raisin par traitement thermique, à l'usine de Marmande pour la fabrication du jus.
A terme, 150 hectares devraient être plantés. 20 hectares de vergers de pommiers bio sont également en cours de création pour faire des jus et des purées, avec un objectif de 250 hectares à terme.16 millions d'euros investis dans les infrastructuresTerres du Sud a investi 16 millions d'euros dans ses infrastructures cette année, dont 2 millions dans l'usine de Marmande et autant dans l'outil de trituration Sojapress, inauguré à l'automne. Elle affiche un chiffre d'affaires en constante progression, qui s'établit à 685 millions d'euros en 2012-2013, contre 616 millions d'euros en 2011-2012. Celui-ci est majoritairement réalisé par le pôle végétal (355 millions d'euros), dont le niveau de collecte de céréales et d'oléoprotéagineux n'avait jamais été aussi haut (694 000 tonnes), suivi des pôles animal (196 millions d'euros), industrie agroalimentaire (74 millions d'euros) et distribution (60 millions d'euros).L'exercice 2013-2014 risque toutefois de marquer un coup d'arrêt à cette croissance. A début décembre, la baisse du cours des céréales avait déjà généré une diminution de 30 % du chiffre d'affaires de la coop, soit 40 millions d'euros de moins pour les exploitations céréalières.
Florence Jacquemoud