L’impact de la diffusion des épizooties (principalement IA : influenza aviaire et FPA : fièvre porcine africaine) et celui du conflit en Ukraine sont les deux facteurs majeurs de la réduction de 3,5 % des volumes d’aliments pour animaux dans l’UE prévue par la Fefac cette année. La Fédération européenne des fabricants d’aliments composés, qui a divulgué ses statistiques annuelles le 28 octobre, anticipe en effet un repli de 5 Mt. Les fabricants passent ainsi de 150 Mt en 2021 à 145 Mt en 2022.
La réduction des tonnages frappe quasiment partout
Les principaux pays producteurs annoncent déjà des replis de 1,5 % à 8,8 %, qui reflètent les ruptures des chaînes d’approvisionnement qu’ont subi les usines et la diffusion des maladies animales imposant jusqu’à l’arrêt de certains sites, comme en Vendée en début d’année. Seuls les fabricants d’aliments dans les pays Baltes, en Irlande, en Pologne, en Bulgarie et en Slovénie espèrent maintenir leur niveau de production.
Porc et poulet très en retrait
Toutes les espèces animales sont impactées. Le porc souffre le plus (− 5,6 %), avec une situation particulièrement critique en Pologne, en Allemagne (− 8 %) et en Roumanie à cause de la FPA, en Belgique (− 11 %) et aux Pays-Bas en raison des contraintes réglementaires pour réduire l’impact environnemental des élevages.
L’aviculture européenne peine également avec − 3,2 % en volumes d’aliments. Elle a souffert de l’IA, notamment en France, mais également des hausses de coût de production qui conduisent certains éleveurs à reporter leurs mises en place, et de la difficulté des produits premium à faire passer les hausses de coût de production. La politique européenne d’ôter les taxes sur les importations ukrainiennes a également perturbé les marchés cet été.
Le bovin marque le pas
Enfin, la production d’aliments pour bovins recule de 1,3 % malgré les achats des éleveurs frappés par la sécheresse estivale. Les producteurs laitiers ont en effet réduit la durée de lactation de leurs animaux, voire décapitalisé, afin de répondre aux exigences réglementaires de réduction de leur impact environnemental et pour réduire leurs achats. La récolte décevante en maïs (− 19 % dans l’UE) pourrait inciter les fabricants d’aliments à favoriser le blé dans leurs formules au détriment du maïs.


