Déjà engagée fortement dans la réduction de ses émissions de CO2, la filière nationale de la luzerne déshydratée, représentée par La Coopération agricole Luzerne de France, pousse la roue plus loin en visant la réduction de deux tiers de ses émissions de CO2 fossile en 2025 par rapport à l’année de référence 2012, période à laquelle elle les avait déjà divisées par trois par rapport à 2001.
Des aides à l’investissement et au fonctionnement
Ainsi, en 2025, il est prévu par tonne de produits finis une émission de 0,396 t de CO2 total, dont 0,078 t (soit 20 %) issus de l’énergie fossile, contre 0,531 t de CO2 total émis en 2020, dont 0,200 t (soit 38 %) provenant des énergies fossiles. Le solde de CO2 étant émis par la biomasse utilisée, laquelle est composée essentiellement de plaquettes forestières « issues de ressources forestières à faible valeur ajoutée », précisait Yann Martinet, directeur de LCA Luzerne de France, lors d’un point presse du 18 janvier dernier à Paris.
Pour mener à bien ce chantier de décarbonation des usines en développant l’usage de ressources végétales, la filière a profité des appels à projets émis dans le cadre du plan France Relance. Ainsi, dix-sept projets ont été retenus et bénéficient d’aides à l’investissement pour généraliser l’équipement des lignes de séchage en injecteurs biomasse, d’aides au fonctionnement en faveur de l’utilisation augmentée de la biomasse dans le mix énergétique ou encore d’un accompagnement pour l’installation de stockages de biomasse dédiés.
Une aide au fonctionnement structurante est également prévue sur 15 ans pour compenser les surcoûts énergétiques de la biomasse par rapport aux énergies fossiles.
« Une belle place pour la luzerne dans la nouvelle Pac »
Un travail avait été également entrepris plus en amont des usines pour développer le préfanage à plat qui a été généralisé entre 2008 et 2012. Cette technique a permis de faire progresser le taux de matière sèche en entrée d’usine de 23,8 % en 2005 à plus de 40 % en 2020. Ce qui représente déjà une grande source d’économies d’énergie.
Pour la production de luzerne, la filière compte aussi sur les différentes modalités de la nouvelle Pac 2023-2027 avec une aide couplée renouvelée et les fonds issus de l’écorégime dont l’accessibilité sera facilitée par la présence de la luzerne dans l’assolement. Pour le président de LCA Luzerne de France, Éric Masset, « la luzerne aura une belle place dans cette nouvelle Pac avec une palette d’outils pour la soutenir ».
Hélène Laurandel