L’annonce a fait l’effet d’une bombe dans le Cambrésis, le groupe sucrier Tereos ayant annoncé mercredi 8 mars aux représentants de ses salariés son projet de fermer son usine d’Escaudœuvres, la dernière sucrerie encore en activité dans le département du Nord.
Une baisse des contrats de 10 %
« Les contraintes réglementaires et économiques auxquelles les agriculteurs doivent faire face, se traduisent par une réduction durable des emblavements », reconnaît dans un communiqué le groupe sucrier. Tereos constate en effet « une baisse continue des rendements depuis la campagne 2018-2019 » et « une baisse des engagements coopératifs correspondant à 10 % des tonnages à partir de la campagne 2023-2024 », qui verra l’usage des néonicotinoïdes en traitement de semences définitivement prohibé.
Cette réduction de la production lui impose de réorganiser ses outils industriels. Son choix s’est porté sur sa sucrerie d’Escaudœuvres. Seules seront préservées sur le site l’activité logistique et une partie de l’activité agricole. Les betteraves des agriculteurs du secteur vont être traitées par d’autres sucreries du groupe.
Arrêt de la distillerie de Morains
Tereos a également annoncé la fermeture de sa distillerie de Morains (Marne), implantée aux côtés de la sucrerie de Connantre, et qui selon la coopérative, était sous-utilisée. Au total, 149 postes vont disparaître, dont 123 à Escaudœuvres où 30 emplois seront maintenus.
« Tereos a la responsabilité d’investir dans son outil industriel pour maintenir un fort taux d’efficacité par rapport à la concurrence européenne et mondiale, tout en poursuivant son objectif de rémunérer au mieux les productions de ses coopérateurs », commente Gérard Clay, président du conseil d’administration. Le groupe doit aussi faire face à la forte hausse des coûts de l’énergie et s’est engagé dans un plan de décarbonation ambitieux, avec l’objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Vente d’Haussimont
Tereos a enfin décidé de vendre sa féculerie d’Haussimont après la campagne 2023-2024. « Au cours des cinq dernières années, nous avons investi 30 M€ dans cette féculerie, précise la coopérative. Et nous souhaitons, aujourd’hui, donner un nouvel élan à cette activité dont le projet serait porté par le potentiel acquéreur. »