« C’est une tendance de fond : la consommation d’alcool est plus modérée et 50 % des consommateurs sont attirés par des vins à bas degrés ou à zéro degré », témoigne Pascal Dupeyron, directeur de la filière viticole du groupe Vivadour. Face à cette évolution, la coopérative crée « le premier centre français de désalcoolisation du vin », une unité dédiée à la prestation de service. « On vendra nos vins à nos clients, qui le désalcooliseront chez nous, mais nous proposerons également ce service à d’autres, indique le directeur. Il y a déjà quelques désalcooliseurs et une coopérative qui a une unité dans le Bordelais, mais ils donnent très peu de place à la prestation de service. »
Un partenariat avec une start-up
Une marque, Chai sobre, a donc été lancée et le site de Vic-Fezensac (Gers) sera totalement dédié à cet usage. 600 000 € sont investis par Vivadour dans cette structure qui pourra désalcooliser 80 000 hectolitres par an. Pour choisir les machines et concevoir ses recettes, la coopérative s’est adossée à la start-up Moderato, spécialisée en la matière.
« Le laboratoire est en place et nous travaillons déjà sur de la microdistillation », déclare le directeur. L’unité, dans son ensemble, sera opérationnelle « à la fin du deuxième semestre 2024 ».
Cette unité, ouverte aux clients, pourra donc désalcooliser une partie des 350 000 hectolitres produits par les 250 viticulteurs adhérents de la coopérative. Originalité : il s’agit uniquement de vin blanc vendu en vrac. « En désalcoolisant, nous souhaitons élargir notre aval », résume Pascal Dupeyron.