La coopérative laitière ULVV lance un SOS

La nouvelle équipe dirigeante de la coopérative ULVV, Eric Lapèze, directeur général, et Lauriane Turgné, directrice générale adjointe et également gérante des magasins La Crèmerie de La Venise verte
La nouvelle équipe dirigeante de la coopérative ULVV, Eric Lapèze, directeur général, et Lauriane Turgné, directrice générale adjointe et également gérante des magasins La Crèmerie de La Venise verte © ULVV

En procédure de sauvegarde depuis décembre 2023, la coopérative vendéenne Union laitière de la Venise verte se mobilise pour reprendre pied.

« Je me permets de vous contacter au nom de l’ULVV pour savoir si vous seriez enclins à nous aider en communiquant sur nous et notre cagnotte. » C’est avec ces quelques mots que Lauriane Turgné, DG adjointe de la coopérative Union laitière de la Venise verte, a abordé dernièrement nos confrères de la presse régionale afin de sensibiliser leur environnement à la situation difficile que traverse l’entreprise.

En effet, la coopérative laitière ULVV, qui collecte 9 millions de litres de lait par an auprès de 21 exploitations et emploie 27 salariés, est en procédure de sauvegarde depuis le 21 décembre 2023. Créée en 1891 et située à Maillezais en Vendée, au cœur du marais poitevin, l’entreprise a connu des épisodes compliqués, notamment avec la crise Covid, qui l’ont amenée à souscrire deux PGE (prêts garantis par l’État).

Éviter la cessation de paiements

Une situation d’impayés avec la société Lacticare, placée en liquidation judiciaire en février 2023, a ensuite enfoncé le clou. Cette entreprise, spécialisée dans la fabrication de poudre de lait, avait été créée en 2019 en commun avec la société rennaise Fit, qui en était actionnaire majoritaire, et Lou Bio. Lacticare louait les installations de séchage d’ULVV et lui achetait 1,5 million de litres de lait par an.

Quelques mois plus tard, fin juillet 2023, l’expert-comptable alerte la gouvernance de la coopérative au sujet d’une forte baisse de la trésorerie alors que se profilaient, sur janvier 2024, les premiers remboursements des PGE. « Afin d’éviter d’être en cessation de paiements début 2024, le conseil d’administration a alors lancé les démarches nécessaires pour entrer dans une procédure de sauvegarde », relate Lauriane Turgné, qui a rejoint l’ULVV en mars 2024, un mois après l’arrivée du nouveau directeur général, Eric Lapèze.

Une période de sauvegarde prolongée

À ce jour, qu’en est-il de la situation ? Fin juin, la procédure de sauvegarde a pu être prolongée de six mois, « après une première période d’observation qui s’est bien passée », précise la DG adjointe. D’ici la fin de l’année, la coopérative, présidée par Jacques Breillat, continue de se mobiliser pour redresser la barre et finaliser pour septembre ou octobre un plan de sortie, d’autant plus qu’elle tient à préserver son indépendance.

La coopérative collecte 9 millions de litres de lait de vache ou de chèvre. 5 Ml sont transformés en une gamme d’une cinquantaine de fromages, dont une gamme bio (4 exploitations dont une en conversion) valorisée sous la marque « Valeurs parc naturel régional ». Le solde de la collecte est vendu à la Coopérative laitière de la Sèvre (CLS), dans les Deux-Sèvres, qui valorise le lait de vache, notamment en beurre AOP Poitou-Charentes.

Jacques Breillat, président de la coopérative ULVV. (© ULVV)

Lancement d’une cagnotte Leetchi

Un des objectifs est d’augmenter de 2 % le chiffre d’affaires en 2024, pour le porter à 8,8 M€, et de 5 % en 2025. Pour l’atteindre, l’ULVV cherche à développer sa clientèle de professionnels et de particuliers.

Et d’autres solutions, innovatrices dans ce type de situation pour une entreprise, sont mises en place à l’image d’une cagnotte Leetchi lancée début juillet et faisant appel à la solidarité pour donner un coup de pouce financier.

D’où toute la campagne de communication lancée récemment, ainsi que la mobilisation de tous dans la coop qui commencent à porter leurs fruits puisque deux nouveaux clients professionnels vont travailler les produits d’ULVV et que ses points de vente « La crémerie de la Venise verte » enregistrent un peu plus de fréquentation.

Tour de séchage à vendre

Il reste la tour de séchage inutilisée depuis la mise en liquidation judiciaire de Lacticare et que la coopérative souhaiterait pouvoir vendre.

« Notre tour de séchage a une capacité de 400 kg/heure. Elle fonctionne par atomisation et comprend un ensacheur en fin de ligne, détaille Lauriane Turgné. Elle pourrait servir aussi pour du végétal. Toute entreprise intéressée peut nous contacter ».

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