Dans la continuité de ses initiatives carbone engagées depuis trois ans (notamment le diagnostic carbone simplifié déjà réalisé par 1 500 adhérents), Vivescia poursuit ses expérimentations avec le test d’un engrais azoté décarboné sur 200 ha en orge de printemps, blé et colza. La coopérative est la première à tester cet engrais azoté à libération progressive de la gamme Impact 0 du fabricant espagnol Fertiberia.
La fertilisation azotée représente en effet 80 % des émissions de GES en grandes cultures. Fabriqués à partir du gaz naturel duquel on extrait de l’hydrogène, les engrais azotés émettent déjà 2,5 t équivalent CO2/t d’ammoniac produite. Pour réduire ces émissions, Fertiberia a développé une production de l’ammoniac basée sur de l’hydrogène vert issu de l’électrolyse de l’eau. L’énergie électrique nécessaire au procédé provient des énergies renouvelables.
Moins d’émissions de GES au champ également
L’application au champ des engrais azotés contribue également aux émissions de GES, via l’oxyde nitreux, 265 fois plus puissant que le CO2. L’engrais décarboné de Fertiberia réduit l’émission de cet oxyde de 20 à 45 % par rapport à un engrais conventionnel d’après les premiers tests en laboratoire. Il permet aussi d’optimiser l’utilisation des unités fertilisantes apportées et de réduire le lessivage des nitrates.
« Tous les leviers disponibles dès aujourd’hui pour diminuer l’impact de la fertilisation azotée doivent être actionnés, souligne Savine Oustrain, directrice recherche et agronomie de Vivescia. Les engrais décarbonés en font évidemment partie. Ils peuvent très facilement se substituer aux engrais de synthèse classiques, mais comme pour d’autres pratiques ou leviers bas carbone, leur coût est actuellement un frein à leur déploiement à grande échelle. »