Des surfaces de céréales à paille en fort recul

De nombreuses parcelles sont longtemps restées gorgées d'eau, comme ici le 18 mars en Indre-et-Loire.
De nombreuses parcelles sont longtemps restées gorgées d'eau, comme ici le 18 mars en Indre-et-Loire. © C. Faimali/GFA

En raison des épisodes de pluie successifs subis depuis la mi-octobre, les céréales à pailles verraient leurs surfaces régresser de 6,1 % par rapport à la campagne précédente, selon le ministère de l’Agriculture. Et les conditions de culture laissent largement à désirer.

Au 16 avril, le rapport d’Agreste fait état d’une surface couverte par les céréales à paille de 6,81 Mha, soit 440 000 ha de moins qu’en 2023 (- 6,1 %). Cela représente 75 000 ha de moins qu’en 2020, niveau le plus bas des cinq dernières années. L’excédent de pluviométrie automnale, enregistré à + 30 % par rapport à la moyenne de référence 1991-2020, est le premier facteur responsable de cette baisse.

70 000 ha de blé en moins sur la façade atlantique

Les zones les plus concernées par les intempéries sont les Hauts-de-France et la façade Atlantique. « Pour les Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine, le recul en blé tendre est estimé à 70 000 ha par rapport à l’an dernier. Et dans les Hauts-de-France, il serait de 8 %, soit 60 000 ha de moins », précise Perrine Charrière, conjoncturiste au SSP du ministère de l’Agriculture.

Les conditions douces humides ont favorisé l’avancée du stade 2 nœuds pour les blés et les orges, respectivement en avance de 8 et 7 jours par rapport à la moyenne quinquennale. L’humidité joue également sur les conditions de culture et favorise l’apparition de maladies. Au global, seules 64 % des surfaces de blé tendre disposent de conditions bonnes à très bonnes à la mi-avril (contre 94 % en 2023). Un niveau similaire à celui de 2020 où la récolte de blé tendre n’avait pas atteint les 30 Mt.

Les surfaces de blé tendre (- 7,7 %) et de triticale (- 8,8 %) sont les plus affectées par les pluies, tandis que les baisses des surfaces de blé dur (- 2,6 %) et d’orge (- 2 %) sont atténuées par la hausse des semis de printemps.

L’orge de printemps en hausse de 10,7 %

L’orge de printemps occuperait cette année environ 0,5 Mha, ce qui représente une hausse de près de 50 000 ha (+ 10,7 %) par rapport à 2023. La Nouvelle-Aquitaine est l’une des régions ayant particulièrement semé cette culture (+ 29,9 %). Les conditions météorologiques du mois de mars freinent toutefois la hausse de ces surfaces par endroits. « Le mois de mars a été l’un des plus doux (+1,6 °C) et humide (+85 %) de ces 30 dernières années », précise Abir Mahajba, cheffe de projet du programme Céré’Obs. Ainsi, les semis accusent un retard de 19 jours par rapport à la moyenne quinquennale. Et au 8 avril, seules 60 % des orges de printemps disposent de bonnes, voire très bonnes conditions de culture.

Au niveau national, les surfaces en orge de printemps restent très inférieures à la moyenne 2019-2023 (- 17 %) et, globalement, les surfaces d’orge reculeraient de 2 % en 2024 par rapport à 2023.

Le maïs également en retard

Selon un rapport de FranceAgriMer daté du 15 avril, seules 12 % des surfaces de maïs grain ont été semées. Ils sont en retard de 17 points par rapport à 2023, et de 26 points par rapport à la moyenne quinquennale.

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