Le nouveau plan Ecophyto est sorti

Sur un objectif de 50 % de réduction de phytos d'ici 2030, la France aurait fait un peu plus de la moitié du chemin en se basant sur le nouvel indicateur HRI-1 et la référence 2011-2013.
Sur un objectif de 50 % de réduction de phytos d'ici 2030, la France aurait fait un peu plus de la moitié du chemin en se basant sur le nouvel indicateur HRI-1 et la référence 2011-2013. © Cédric FAIMALI / GFA

Lundi 6 mai, les cabinets des ministres de l’Agriculture et de la Transition écologique ont présenté la dernière mouture de la stratégie Ecophyto. Celle-ci confirme le changement d’indicateur et l’objectif de réduction des phytos de 50 % d’ici 2030. 621 M€ sont mobilisés pour 2024.

« On a fait une pause et pas un stop, la différence est essentielle, on garde le cap » : les conseillers des cabinets de Marc Fesneau, Agnès Pannier-Runacher et Christophe Béchu se sont voulus clairs sur Ecophyto, après l’arrêt annoncé par Gabriel Attal il y a trois mois.

Le 6 mai, ils ont présenté la nouvelle version de la stratégie, avec une évolution importante : comme prévu, l’indicateur de suivi ne sera plus le Nodu, mais le HRI-1, utilisé au niveau européen, avec comme référence 2011-2013. Le Nodu sera toujours calculé pour certains produits, comme les CMR 1 et 2 (produits cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques), mais l’avancée du plan sera évaluée à l’aune du HRI-1.

Un nouvel appel à projets doté de 90 M€

Ecophyto 2030 maintient l’objectif de réduction de 50 %, par rapport à la moyenne triennale 2011-2013, « de la consommation de phytopharmaceutiques », pour reprendre les termes du document présentant la stratégie. « Il nous reste autour de 20 à 22 % pour atteindre l’objectif d’ici 2030 », ont chiffré les cabinets.

Le budget total pour 2024 est de 621 M€, dont 71 M€ du programme Ecophyto, 250 M€ de crédits issus de la planification écologique (Parsada, BSV…) et 300 M€ de crédits issus de France 2030. Ces 300 M€ comprennent un nouvel appel à manifestation d’intérêt et un nouvel appel à projets intitulé Prise de risque amont aval et massification, doté de 90 M€, visant à développer des techniques combinées (sélection variétale, biocontrôle…) pour des territoires donnés. L’idée étant de « faire fonctionner ensemble les agriculteurs, les acteurs économiques, les coopératives… ».

Des réactions contrastées

 « Si l’esprit de cette nouvelle stratégie est le bon, Phyteis soutient un changement de méthode plus profond encore », a réagi Yves Picquet, président de l'organisation professionnelle, dans un communiqué. « Alors que la stratégie Ecophyto 2030 se concentre sur une réduction des risques et des usages, et donc des moyens de production, il conviendrait de déterminer d’abord les objectifs de production dont dépend notre souveraineté alimentaire, pour fixer ensuite les objectifs les plus pertinents en matière de réduction des risques. »

« La  stratégie Ecophyto proposée est sans surprise et confirme que le gouvernement de Gabriel Attal a fait des choix : celui d’enterrer le projet de réduire fortement la consommation de pesticides en France », accuse de son côté l'ONG Générations Futures, très critique du nouvel indicateur.

La séparation en attente de la mission

Quant au conseil stratégique phytosanitaire et à la séparation conseil et vente, les conseillers ont renvoyé à la mission flash de deux mois lancée par Agnès Pannier-Runacher. Les cabinets ont reconnu que sur la séparation « on identifie déjà certaines limites », citant le cas de l’impossibilité de cumuler un mandat d’élu au bureau d’une chambre d’agriculture et d’une coopérative. « Un des premiers sujets qu’il va falloir qu’on règle, et il y a en aura d’autres. »

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