Début mai, le Sénat a confirmé la proposition de loi qui interdit en France, la culture des variétés de maïs génétiquement modifiée, et qui avait été adoptée par l'Assemblée nationale, quinze jours plus tôt. La même semaine, le Conseil d'Etat qui avait pourtant invalidé à deux reprises, des arrêtés du gouvernement interdisant les OGM, a cette fois rejeté la demande « en référé » des producteurs de maïs, considérant que la condition d'urgence n'était pas démontrée. L'AGPM avait déposé un recours après l'arrêté d'interdiction pris par le gouvernement, le 15 mars dernier. Le Conseil d'Etat n'a en revanche pas statué sur la légalité de cet arrêté. Ce n'est pas tout, le 14 mai, la cour d'appel de Colmar a relaxé 54 faucheurs d'OGM volontaires, qui avaient détruit en 2010, une parcelle de vigne transgénique expérimentale de l'Inra. Elle a jugé que l'Etat n'aurait jamais dû autoriser cet essai aux « risques mal estimés ». Depuis, le parquet de Colmar s'est pourvu en cassation. Des agriculteurs de Haute-Garonne qui avaient semé des maïs OGM avant l'arrêté d'interdiction du gouvernement, ont à leur tour vu leur parcelle détruite, par un groupe de faucheurs volontaires... Le 19 mai, c'est un essai de colza du Cetiom, à Savarit, en Charente-Maritime qui a été fauché parce qu'il contenait 3 % de variétés résistantes à un herbicide, obtenu par mutagénèse. Ces trois ou quatre dernières semaines, la lutte contre les OGM a décidément été exacerbée.
Blandine Cailliez