Organisé tous les deux ans au Space de Rennes par l'association des fabricants d'aliments bretons, Nutrinoë, le colloque international du carrefour des matières premières s'ouvrait au Canada et à la Chine. Dans ce dernier pays, l'industrialisation de la production porcine frappe. Si les élevages de plus de cinq cents porcs représentaient 43 % de la production en 2012, ils devraient en peser plus de 60 % en 2015. Mais l'aval reste moins concentré même si des géants comme China Ceréal Company commencent à y investir. Les conditions sont totalement différentes au Canada, qui protège sa production nationale, ce qui cristallise la position des différents acteurs en rendant difficile l'arrivée de nouveaux intrants. Avec 150 % d'autosuffisance en porcs, le Canada a cependant besoin de l'exportation et donc d'être compétitif. La Coop Fédérée a profondément remanié son parc d'usines d'aliments et sa logistique passant de cinquante-cinq à treize usines spécialisées pour réduire ses coûts, baissant ainsi en cinq ans son prix de vente de plus de 10 %. Une tendance à laquelle les Français réfléchissent quitte à passer des accords industriels entre concurrents.
Yanne Boloh
