Moisson 2014 Les OS à cran sur le Hagberg

Un certain nombre d'OS se sont équipés cet été en tables densimétriques supplémentaires afin de donner une chance à des blés fourragers de devenir blés intermédiaires. © CHRISTIAN WATIER Un certain nombre d'OS se sont équipés cet été en tables densimétriques supplémentaires afin de donner une chance à des blés fourragers de devenir blés intermédiaires. © CHRISTIAN WATIER
Un certain nombre d'OS se sont équipés cet été en tables densimétriques supplémentaires afin de donner une chance à des blés fourragers de devenir blés intermédiaires. © CHRISTIAN WATIER Un certain nombre d'OS se sont équipés cet été en tables densimétriques supplémentaires afin de donner une chance à des blés fourragers de devenir blés intermédiaires. © CHRISTIAN WATIER

Dans une zone allant de la Normandie à Rhône-Alpes, les organismes stockeurs se retrouvent avec des quantités exceptionnelles de blés non meuniers à écouler.

C'est Dijon céréales qui a eu l'honnêteté de s'émouvoir publiquement en premier, dès la mi-juillet, de la qualité technologique défaillante (PS, temps de chute de Hagberg) de sa collecte, en annonçant « un très gros travail d'analyse des grains et de classement pour isoler les différentes qualités. Notre objectif, poursuit Pascal Demay, directeur terrain et céréales, est d'honorer au mieux les contrats que nous avons avec nos clients et ainsi, au final, de limiter les pertes de revenus pour nos adhérents ». Depuis, de nombreux opérateurs, dépités, jouent la transparence, et au total, le marché français s'attend à recevoir un tiers de blés fourragers (temps de chute de Hagberg, TCH, inférieurs à 150 s).Chez Acolyance, après avoir anticipé le problème de TCH en isolant les blés qui n'étaient pas touchés, « nous travaillons en étroite collaboration avec nos clients sur la réalisation de tests en production dont l'objectif est de définir le niveau de TCH acceptable par les process industriels, commente le directeur général, Pascal Bailleul. Les premiers résultats des tests sont encourageants ce qui devrait permettre de limiter la perte de valeur des blés ». « Nous sommes optimistes sur le fait que la plus grande part de notre récolte sera valorisée dans l'industrie car les PS, humidité et taux de protéines permettent une bonne valorisation dans les process. Le TCH ne fait pas tout », ajoute Patrice Salomé, directeur des mises en marché.Chez Valfrance, « c'est une année de quantité (rendements autour de 88 q/ha contre une moyenne décennale de 82 q/ha) sans la qualité ». « 65 % des blés ont un TCH inférieur à 140 s et seuls 22 % des blés ont un TCH supérieur à 180 s », détaille Christian Renard, DG de Valfrance, grâce à l'acquisition cet été d'analyseurs de TCH. « Nos débouchés sont traditionnellement à 75 % meuniers et amidonniers. Or, seuls 25 % de nos blés peuvent aller sur ces marchés. » Valfrance a également équipé deux silos de tables densimétriques « pour essayer de sortir des lots à 150 s minimum » et est en train de faire la tournée de ses clients.Investissement également dans des tables densimétriques supplémentaires chez Cérévia, où 55 % du tas de blé est fourrager sur les 1,3 million de tonnes de blé gérées par l'union de coopérative. « La volonté est de sauver le maximum de grains pour au moins revenir à des blés intermédiaires et leur donner une chance d'être mieux valorisé », indique Laurent Vittoz, DGA de Cérévia. Après la panique de l'été et le bras de fer économique avec les industriels concernant les réfactions, « on va réussir à trouver des solutions, on va réussir à écouler la marchandise, assure-t-il, mais il y aura des dégâts financiers, et c'est l'agriculteur qui va en subir les principales conséquences ».Au port de Rouen, la campagne d'exportation est envisagée à la baisse même si elle semble avoir bien démarré. Sénalia et Socomac, silos de livraison d'Euronext, ont réaffirmé n'accepter que les lots supérieurs à 220 s de TCH (ou moyennant réfaction jusqu'à 170 s), sauf si - chose habituellement peu commune - des contrats de blés fourragers entre OS et exportateurs étaient expressément signés. Les importations récentes de blé lituanien et anglais destinées à améliorer le tas moyen à Rouen, pour l'export sont « tout à fait exceptionnelles », commente Manuel Gaborieau, délégué commercial chez Haropa, qui voit plus cet événement comme un phénomène ponctuel plutôt qu'une tendance pour les prochains mois.

Renaud Fourreaux

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