Borealis-EuroChem : l’opération est abandonnée

Borealis dispose de trois usines de production d’engrais azotés en France, dont celle de Grand-Quevilly (Seine-Maritime).
Borealis dispose de trois usines de production d’engrais azotés en France, dont celle de Grand-Quevilly (Seine-Maritime).

Borealis décline finalement l’offre d’EuroChem pour le rachat de son activité Azote. Par ailleurs, l’industriel autrichien annonce rompre son courant d’affaires avec la Russie.

On voyait mal comment l’opération aurait pu aboutir, étant donné la mise au ban de la Russie sur la scène internationale dans le contexte de guerre en Ukraine. Ainsi, Borealis a annoncé jeudi 10 mars ne pas donner suite à l’offre reçue par le groupe russe EuroChem début février pour l’acquisition de l’activité de production et de commercialisation d’engrais azotés de l’industriel autrichien.

La veille, le propriétaire d’EuroChem, l’oligarque Andrey Melnichenko, considéré comme proche de Vladimir Poutine, avait démissionné de son poste de directeur non exécutif du conseil d’administration. « Cette décision fait suite à l’inscription de M. Melnichenko sur une liste de sanctions de l’UE », explique EuroChem dans un communiqué daté du 10 mars.

« Borealis va désormais envisager diverses options »

« Nous avons attentivement évalué les développements les plus récents concernant la guerre en Ukraine ainsi que les sanctions qui ont été mises en place, justifie Thomas Gangl, le PDG de Borealis. En conséquence, nous avons décidé de décliner l’offre d’EuroChem pour l’acquisition de l’activité Azote de Borealis, y compris les engrais, la mélamine et l’azote technique. »

Si elle avait été à son terme, l’opération aurait pu voir naître le leader du secteur des engrais en France.

« Borealis va désormais envisager diverses options concernant l’avenir des activités engrais, mélamine et azote technique », conclut le communiqué.

Une réorientation des ventes vers l’Europe de l’Ouest

Dans un autre communiqué paru le lendemain vendredi 11 mars à propos de la guerre en Ukraine, Borealis a exprimé sa « consternation » et ses « pensées pour ceux dont les vies sont menacées par cette terrible guerre », en appelant à la fin des hostilités : « l’effusion de sang doit cesser ».

Borealis ajoute par ailleurs avoir stoppé ses ventes vers la Russie et la Biélorussie pour les réorienter vers l’Europe de l’Ouest. Même chose pour l’approvisionnement en matières premières : « Nous supprimons progressivement l’approvisionnement en Russie et en Biélorussie, pour nous tourner vers des sources occidentales. »

Renaud Fourreaux

Ce contenu est réservé aux abonnés d'agrodistribution
Je suis abonné
Je me connecte
Je ne suis pas abonné
Je découvre