Coronavirus : 4 questions à Olivier Chaillou (Terrena)

« La crise a fragilisé certaines de nos filières, et nous faisons face à des surcoûts », pointe Olivier Chaillou, président de Terrena, mais aujourd’hui, « nous n’avons pas remis en cause les investissements ». © B. DES GAYETS/NIKOJA
« La crise a fragilisé certaines de nos filières, et nous faisons face à des surcoûts », pointe Olivier Chaillou, président de Terrena, mais aujourd’hui, « nous n’avons pas remis en cause les investissements ». © B. DES GAYETS/NIKOJA

Le président du groupe coopératif basé à Ancenis (Loire-Atlantique) fait le point sur les impacts de la crise du Covid-19 pour Terrena, entre absentéismes, problèmes de stocks et surcoûts.

Le groupe est-il en mesure de poursuivre ses activités ?

Olivier Chaillou : « Il y a 10-15 % d’absentéisme parmi les collaborateurs, un chiffre stable. C’est essentiellement lié à des gardes d’enfants, nous sommes dans une des régions les moins touchées par le Covid-19. Les salariés sont en télétravail dès que c’est possible. Tous les magasins agricoles sont ouverts, avec des modes de fonctionnement différents. Pour les jardineries, activité marginale au sein du groupe, à la suite de la décision début avril [plants et semences sont considérés comme produits de première nécessité, NDLR], elles sont en train d’être rouvertes, à condition que les gestes barrières puissent être assurés. Certains magasins, non adaptés structurellement pour cela, ne rouvriront pas. Quant aux usines, on a dû s’organiser différemment, et ralentir la cadence sur certaines chaînes pour respecter la distanciation entre salariés, mais elles tournent. »

La coopérative souffre-t-elle de ruptures d’approvisionnement ?

O. C. : « Non, car nous avons une politique d’anticipation. Il y a un problème sur les semences, notamment de maïs, mais c’est plutôt lié à une évolution des assolements, avec des semis, par exemple en orge de printemps, qui n’ont pas pu être faits à cause de la météo. Pour les appros en alimentation animale, pour l’instant, pour le soja les ports fonctionnent. »

Quel impact économique pour le groupe actuellement ?

O. C. : « La crise a fragilisé certaines de nos filières, et nous faisons face à des surcoûts. En viande bovine, l’arrêt de la RHD crée un problème d’équilibre matière. Pour l’instant, on congèle, mais cela a un coût, et les capacités ne sont pas illimitées. Idem en lait, même si grâce à notre mix produit, pour l’instant nous n’avons pas dû demander de baisse de production aux producteurs. La création de stocks d’intervention pourrait être une solution, les interprofessions sont sur le dossier. Concernant le vin, avec des surstocks au niveau mondial, on parle de distiller. Pour Hortival diffusion, la filière pépinière, la crise arrive sur les mois où 70 à 80 % du chiffre d’affaires sont faits, même si on voit une avancée avec la réouverture de certaines jardineries. Pour les céréales, ça va. »

Avez-vous décidé de stopper les investissements ?

O. C. : « Aujourd’hui, nous n’avons pas remis en cause les investissements. Nous avons des inquiétudes pour l’avenir, mais la situation est sous contrôle. Après, quid de demain et après-demain ? Il y aura un impact, c’est obligatoire, même s’il n’est pas facile à mesurer. La durée donnera sa profondeur. »

Marion Coisne

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