« Galliance, le pôle volaille de la coopérative Terrena, est confronté depuis trois semaines à une double crise inédite », explique le groupe coopératif ligérien dans un communiqué du 21 mars, entre grippe aviaire et spectaculaire hausse du coût des aliments, conséquence du conflit en Ukraine. Si la baisse de chiffre d’affaires n’a pas été calculée de manière détaillée, « Galliance estime, à ce jour, une perte d’activité entre 50 et 80 % en fonction des espèces. C’est très évolutif », précise le groupe contacté par Agrodistribution.
Abattoirs en activité partielle
Depuis fin février, l’influenza aviaire a progressé très rapidement en Pays de la Loire, contaminant l’ensemble de la Vendée et une partie du Maine-et-Loire, de la Loire-Atlantique et des Deux-Sèvres. La zone de surveillance recouvre « une bonne partie de la région du Grand Ouest, territoire des éleveurs de volailles de la coopérative », fait part Terrena. Elle estime que les surfaces d’élevage affectées représentent, selon les espèces et les plannings de production, entre 50 à 80 % de l’activité planifiée précédemment, « une perte d’une importance sans précédent pour les éleveurs et Galliance ».
Si les abattoirs tournent normalement à l’heure actuelle, Galliance présentera le 23 mars aux partenaires sociaux les modalités d’une activité partielle. « Nous estimons à ce jour qu’il faudra au moins 6 mois pour revenir à une situation de production standard de l’entreprise et relivrer normalement nos clients », ajoute Terrena.
Hausse du coût de revient de 60 %
L’autre point d’inquiétude, c’est le coût de l’aliment. Les matières premières connaissent une hausse depuis près de deux ans, indique Terrena, et la situation s’est aggravée avec la guerre en Ukraine, grand exportateur, comme la Russie. « Depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid, le prix de l’alimentation animale a plus que doublé : ceci équivaut à une hausse du coût de revient de la volaille vivante de plus de 60 %. »
Dans un communiqué du même jour, Anvol, l’interprofession de la volaille de chair, fait part des mêmes inquiétudes : « Ces violentes turbulences interviennent dans un contexte économique où la production est déjà très perturbée par la flambée du cours des matières premières composant l’alimentation des volailles depuis 2020 : + 40 % en 18 mois (indice Itavi). »