La couverture des sols est l’un des outils agronomiques les plus importants en agriculture de régénération. Véritable couteau suisse, elle va remplir différentes tâches : la protection du sol contre les évènements climatiques (fortes températures, fortes pluies) ; l’apport de matière organique au sol ; l’amélioration de la structuration du sol grâce aux racines des couverts, l’apport de matière organique et par le biais de l’activité biologique ainsi amplifiée ; le recyclage des éléments minéraux et la production d’azote selon les espèces choisies ; et enfin, l’augmentation de la diversité et biodiversité, sur et dans le sol.

Le semis des couverts végétaux est une étape cruciale car elle conditionne la réussite de leur implantation et ainsi les bénéfices apportés, qui sont généralement associés à la biomasse produite. Plus la levée est précoce, plus le couvert a des chances de produire une biomasse importante, si la pluie et la lumière ne viennent pas à manquer. La pousse des couverts est liée aux sommes de températures qu’ils captent, les températures étant les plus élevées en été : semer ses couverts le plus tôt possible après la moisson (juillet ou début août) est donc un des leviers clés de réussite.
Mélanger des espèces différentes pour limiter les risques
À quelle date choisir de semer son couvert en été ? Quel sera l’impact sur la qualité du couvert ? Réponses en vidéo avec quelques exemples, par Matthieu Archambeaud.
De manière générale, pour réussir les semis des couverts végétaux, il est conseillé de :
- semer ses couverts en priorité le plus tôt possible juste après la moisson (juillet – début août) ;
- réaliser un semis soigneux et rappuyé (en conditions sèches, il ne faut pas hésiter à semer creux) ;
- semer dans une parcelle propre pour avoir une couverture optimale et une bonne gestion du salissement ;
- atteindre une densité de graines levées proche des 250 grains/m2 ;
- mélanger des espèces différentes pour limiter les risques ;
- privilégier les légumineuses dans son mélange.
Vérifier la structure des sols avant de semer
Les conditions de semis d’été sont plutôt chaudes et sèches, mais les conditions pluvieuses de l’année peuvent déstructurer les sols : certaines interventions en sortie d’hiver, voire lors de la moisson, peuvent créer des zones de compaction plus ou moins profondes. Il est donc important d’effectuer une vérification de la structure de ses sols avant de semer ses couverts en été.
Pour vérifier sa structure de sol, il est recommandé d’effectuer des profils de sols, en utilisant par exemple la méthode de diagnostic SPEED.
Si besoin, on déclenchera un travail mécanique avec des outils qui verticalisent le sol sans le retourner, tels que des fissurateurs à dents droites équipées de pointes fines, ou des outils qui mélangent les horizons du sol tels que des décompacteurs à dents incurvées ou la charrue.
Les couverts : un investissement vite rentabilisé
Le semis de couverts végétaux nécessite un investissement à la fois dans les semences de qualité et dans les moyens pour implanter avec soin et au bon moment différentes espèces en quantité suffisante.
Le retour sur investissement est généralement atteint dès lors que le couvert monte à la hauteur du genou (environ 3 tonnes de matière sèche par hectare). Mais même avec des productions de biomasse inférieures à 3 tonnes, les couverts apportent des avantages agronomiques et économiques.
Ainsi, d’après une étude d’Arvalis, « la culture suivante pourra bénéficier de fournitures d’azote importantes, de l’ordre de 30 à 40 kg N/ha, avec autant d’économies possibles à la clé sur la dose d’azote à apporter, sous réserve toutefois d’obtenir un développement satisfaisant du couvert (> 1,5 t/ha) ».
L’OAD pour réussir l’implantation de ses couverts par Icosystème
Icosystème, dans le cadre de l’AgroCursus, a développé un outil d’aide à la décision pour réussir ses semis de couverts végétaux en été. Cet arbre de décision vous guide, par une suite de questions, pour choisir la meilleure méthode afin de réussir le semis d’un couvert en été.
Pas à pas, vous indiquez la situation de la parcelle à semer :
• le mode de gestion (vis-à-vis des adventices, des repousses et des pailles) ;
• les conditions pédoclimatiques (pluviométrie, températures ou état de surface du sol) ;
• ou encore le matériel disponible.
Et vous saurez ainsi si le semis est possible et dans quelles conditions.