Martin Lechenet, responsable data de l'Alliance BFC, et Virginie Becquart, cofondatrice de Food Pilot.
Martin Lechenet, responsable data de l'Alliance BFC, et Virginie Becquart, cofondatrice de Food Pilot. ©H. Laurandel

L’union de coopératives Alliance BFC œuvre, avec Food Pilot, à un affichage environnemental de sa baguette « Nous autrement » et compte aller vers un score plus complet dans une approche RSE.

99/100. Tel est, pour l’instant, le score environnemental de la baguette « Nous autrement » de l’union de coopératives Alliance BFC (Bourgogne du Sud, Dijon céréales et Terre Comtoise), dans le cadre d’un premier cas d’usage de l’affichage environnemental public des produits alimentaires avec la société Food Pilot. Rappelons que cet affichage devrait être lancé à l’automne 2023 à l’échelle du territoire national autour d’un dispositif volontaire encadré, avant d’être rendu obligatoire début 2025.

Recours à des données réelles

Ce score de la baguette « Nous Autrement » (elle est fabriquée et distribuée aujourd’hui dans une trentaine de boulangeries en Côte-d’Or) va être affiné dans les semaines à venir « avec d’autres indicateurs tels que celui sur la biodiversité », précise Martin Lechenet, responsable data chez Alliance BFC, rencontré lors d’un rendez-vous au Sia avec Virginie Becquart, cofondatrice de Food Pilot. Ce qui est intéressant dans l’établissement de ce score, c’est l’utilisation de données réelles qui permettent de mesurer et traduire véritablement les pratiques des agriculteurs et de leurs coopératives.

« L’Ademe nous a demandé de travailler notamment sur un affichage environnemental sur données réelles, détaille Virginie Becquart. Nous nous appuyons sur le système des datas et des questionnaires semi-spécifiques que nous avions élaborés dans le cadre de l’expérimentation menée par l’Ademe en 2020 et 2021.  » Pour ce faire, Food Pilot s’est rapprochée d’Agdatahub et d’Atol conseils et développements, autour notamment d’une plateforme de collecte de données et de pilotage de l'affichage environnemental.

Une très bonne expertise en data

En fait, trois voies peuvent être empruntées pour calculer le score environnemental : le niveau 1 qui fait appel aux données publiques de la base Agribalyse, le niveau 2 avec des données sectorielles semi-spécifiques, et le niveau 3 qui intègre l’analyse complète de cycle de vie. Et c’est vers ce niveau 3 qu’Alliance BFC tend afin de pouvoir évaluer à terme « un score de la baguette sur des données réelles à 100 %  ». En attendant, les indicateurs demandés par Food Pilote qui sont manquants sont piochés dans Agribalyse. Mais, rien que le fait de pouvoir introduire déjà une partie de données réelles permet d’affiner le résultat et de le rendre même plus favorable, à ce jour, puisque le score de la baguette est légèrement inférieur, à 97/100, avec un calcul à partir uniquement de données Agribalyse.

C’est tout naturellement qu’Alliance BFC a accepté de coopérer. « Cette union de coopératives est très en avance sur les réflexions autour de la RSE et sur l’innovation », fait remarquer Virginie Becquart. Notamment dans le domaine de la gestion des données. Martin Lechenet et son équipe ont créé des moteurs de règles pour automatiser les résultats à partir « des données agricoles qui sont récupérées automatiquement ». Des données qui restent la propriété des agriculteurs et « ne sont pas stockées chez nous », observe la cofondatrice de Food Pilot. Le score qui est calculé prend en fait en compte toutes les étapes de la vie du produit, depuis la parcelle jusqu’à l’étal de la boulangerie, dans le cas de la baguette.

Aller vers un score de durabilité

Et ce score ne s’arrêterait pas aux seuls indicateurs environnementaux. Le responsable data d’Alliance BFC compte bien récupérer des données complémentaires pour établir d’autres notations utiles en interne ou externe afin de mesurer le niveau de pratiques en place dans divers domaines. « Et répondre ainsi à des attentes de l’aval, par exemple », appuie-t-il. C’est le cas des données liées à la RSE qui ne sont pas toutes forcément mesurées à ce jour. « Et nous avons une autre catégorie de données, celles qui existent mais auxquelles nous n’avons pas encore accès en temps réel comme la consommation énergétique des silos.  »

Pour Martin Lechenet, « le graal sera d’arriver à établir un score de durabilité sur la base de données réelles, intégrant aussi des données économiques et sociales. Et nous pourrons alors créer une dynamique d’ensemble avec les agriculteurs pour l’améliorer.  » C’est cette optique qui les a motivés à travailler avec Food Pilot. « Nous souhaitons passer à une obligation de résultat, et non de moyens comme le font la plupart des labels, avec une reconnaissance directe pour les adhérents.  »

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